Pour limiter les charges, l’éleveur sarthois a cherché à reconnecter la production de viande à son terroir. A l’exception du colza, les bovins sont nourris avec les céréales de l’exploitation. La conduite de troupeau, comprenant deux périodes de vêlages, a été pensée pour optimiser la production.
Installé depuis 2016 sur l’exploitation familiale, Mathieu Langelier a repensé le système d’alimentation des bovins pour reconnecter la production de viande au sol. Accroissement du troupeau en interne, autonomie fourragère, et gestion économe des aliments, telles sont les lignes de conduite de l’éleveur pour assurer la rentabilité économique de son exploitation. « Je fonctionne autant que possible à l’herbe, et si je manque de fourrage, je préfère limiter plutôt que d’acheter de l’aliment ».
J'ai divisé par deux mes achats de concentré.
Une grande partie de la SAU est réservée à l’alimentation des bovins. Sur 210 ha, 60 ha sont réservés aux cultures de vente. 25 ha de maïs et 125 ha de prairie assurent l’affouragement du troupeau. L’éleveur a d’ailleurs fait le choix de réimplanter une vingtaine d’hectares de prairies pour sécuriser son approvisionnement en fourrage. Il produit sur son exploitation du maïs ensilage (pour les mères) et du maïs épi (pour les JB), de l’aplati de blé ainsi que de l’enrubannage. « Je préfère l’enrubannage à l’ensilage d’herbe. Grâce aux balles, on peut faire du cas par cas, pas besoin d’entamer un silo pour quelques bêtes. » Il est passé à des aliments complets à une seule matière première : le colza, acheté à raison de 60 t/an.
Toujours dans la voie de l’autonomie fourragère, Mathieu réfléchit à implanter du miscanthus, n’étant pas autonome en paille. « J’ai quelques terres éloignées qui s’y prêteraient bien, je vais tester ça. »
Une seule ration d’engraissement pour les mâles et les femelles
La ration jeune bovin est la même pour les mâles comme les femelles « en plus de limiter les charges, cela permet de ne faire qu'un seul mélange au bol ». La ration des veaux est pensée pour les habituer à ingérer de gros volumes. L’aliment de finition est volontairement assez gras pour augmenter le persillé de la viande. Pour s’assurer de l’efficacité des rations, Mathieu Langelier pèse ses jeunes bovins environ toutes les six semaines, et les taurillons une quinzaine de jours après les changements de rations.
Ration hivernale des vaches
Ration veaux
Ration engraissement mâles et femelles
Ration de finition
33 % Maïs ensilage
33 % Enrubannage
33 % Foin
45 % Aplati de blé
20 % Foin
25 % Tourteau de colza
12 % Paille
3 % Mélasse
51 % Enrubannage
31 % Maïs épi
10 % Aplati de blé
8 % Tourteau de colza
Ration d'engraissement
+
3kg de mash (Lin - Tourteau de colza - Pulpe de luzerne - Colza gras)
Deux saisons de vêlages pour optimiser le bâtiment
Les vaches limousines sont séparées en deux lots afin d’obtenir deux périodes de vêlages : une au printemps et une à l’automne. Ce fonctionnement permet de répartir la charge de travail sur l’année, ainsi que d’étaler les revenus. Cela a également l’avantage de pleinement rentabiliser les bâtiments en ayant toujours des animaux à l’engraissement.
L’éleveur dispose de 6 taureaux pour la reproduction : 2 sont avec les génisses et 4 avec les vaches. S’il ne pratique ni l’IA ni la génomique, il demeure néanmoins soucieux des caractéristiques des taureaux. « Je recherche la finesse d’os, avec un beau carré au niveau du bassin, du dessus, de l’arrière, enfin bref une morphologie qui permette d’atteindre les 450 kg carcasse. » Il se fixe pour objectif d’atteindre les 450 kg de carcasse pour les femelles et les 470 kg pour les jeunes bovins sur 16 à 17 mois. « Je réussis généralement à atteindre les 280 kg à 210 jours pour les mâles. La dernière pesée était moins probante, ils sont autour des 260 kg mais c'est à l'image de l'année, ils ont eu un sevrage précoce, ça n'aide pas... »
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