Marciac (France), 28 juil 2015 (AFP) - Quelques centaines d'agriculteurs en colère ont dressé mardi des barrages filtrants aux entrées du village gersois de Marciac, hôte depuis lundi du plus important festival de jazz de France, a constaté une journaliste de l'Afp.
A l'entrée sud, en provenance de Tarbes, un agriculteur distribuait des tracts où était inscrit « Wanted » au-dessus d'une photo du ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, qui avait été annoncé dans le village mardi mais qui finalement ne devait pas venir. Plus loin, des tracteurs et des bottes de foin arboraient des panneaux « Le Foll démission ».
La manifestation se déroulait dans une ambiance bon enfant, avec barbecue et apéro. Les voitures de tourisme semblaient jouer le jeu, échangeant quelques mots avec les agriculteurs avant de repartir munis d'un tract.
Les agriculteurs ont également « contrôlé l'ensemble des restaurants de la ville », a déclaré à l'Afp le président de la Fdsea du Gers Bernard Malabirade. « On a trouvé de la viande de toutes provenances. On a mis une affichette devant certains restaurants, "viande de nulle part" ou "viande d'ici" si elle était française », a-t-il précisé.
Selon les éleveurs du Gers, ce sont 350 d'entre eux qui se sont mobilisés mardi pour cette action en plein festival de jazz, qui doit s'achever le 16 août. Les gendarmes divisent ce chiffre par deux. « On n'est pas là pour empêcher le bon déroulement du festival, mais pour marquer notre colère », a expliqué le dirigeant syndical. « Les agriculteurs en ont marre de travailler toute une vie sans être en mesure de sortir de salaires. Nous voulons moins de contraintes et plus de prix , pour faire vivre la ferme car on s'y consacre 365 jours par an », explique le secrétaire général de la Fdsea du Gers, Christian Cardona.
Mercredi, Bernard Malabirade a bon espoir de rencontrer le Premier ministre Manuel Valls, qui doit alors se rendre à Marciac. « Nous n'avons plus envie de parler avec le ministre de l'Agriculture (...) et la première chose que nous allons demander (à M. Valls, ndlr), c'est de changer de ministre », a-t-il dit.
En milieu de journée, une cinquantaine d'agriculteurs a déversé du fumier devant un magasin à Pinaguel (Haute-Garonne), à une dizaine de kilomètres de Toulouse. Ils sont entrés et y ont trouvé « 95 % de viande étrangère », a déclaré par téléphone à l'Afp Florian Leguay, des Jeunes Agriculteurs du département. « Je pense que le gouvernement n'a pas dû comprendre dans quelle détresse on était, et ce à quoi nous étions prêts », avertit-il
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