Les agriculteurs érigent des barrages à la frontière avec l'Allemagne

Strasbourg, 26 juil 2015 (AFP) - Des agriculteurs alsaciens ont érigé dimanche soir des barrages à la frontière franco-allemande pour arrêter les camions venant d'outre-Rhin chargés de produits agro-alimentaires, afin de dénoncer les « distorsions de concurrence » favorisant selon eux leurs homologues étrangers, ont-ils indiqué à l'Afp.

Venus avec des tracteurs, ils ont pris place à partir de 22h sur six passages routiers entre la France et l'Allemagne, dont cinq ponts, pour une action qui devrait se prolonger au moins jusqu'à lundi après-midi, à l'initiative de la Fdsea et des Jeunes Agriculteurs du Bas-Rhin. « Nous laissons passer toutes les voitures et tout ce qui vient de France », a dit à l'Afp Franck Sander, président de la Fdsea du Bas-Rhin, affirmant que plus d'un millier d'agriculteurs, « de tout le monde agricole, pas seulement des éleveurs », allaient participer à ces actions de blocage en se relayant. Les camions étrangers arrivant d'Allemagne et transportant des matières premières agricoles ou des produits agro-alimentaires sont en revanche « bloqués », a-t-il poursuivi.

Sur le pont Pierre Pflimlin, au sud de Strasbourg, une centaine d'agriculteurs vêtus de gilets jaunes avaient procédé au « contrôle » de cinq camions vers 23h30, à la lumière des phares de leurs tracteurs et sous l'œil vigilant des forces de l'ordre, a constaté un journaliste de l'Afp. Ne transportant pas de produits agro-alimentaires, les routiers ont pu continuer leur chemin après quelques minutes d'arrêt. Selon un responsable syndical, à la même heure, une dizaine de camions venant d'Allemagne auraient été contraints à faire demi-tour à la frontière au total depuis l'installation des barrages dans le département.

« Dans les mesures annoncées par le gouvernement, il n'y a que des reports de cotisations, aucune ne concerne les distorsions de concurrence » avec les agriculteurs étrangers, a estimé Franck Sander, demandant des « solutions concrètes ». « Les distorsions, c'est notamment la surenchère de normes en France, mais aussi la différence entre les coûts de main d'œuvre », a-t-il dit. Il a cité l'exemple des asperges : « leur coût de production est composé à 80 % par la main d'œuvre, à 5 euros de l'heure chez les Allemands qui recourent à des travailleurs des pays de l'Est, et à 12 euros de l'heure chez nous ».

L'action des agriculteurs se prolongera au moins jusqu'à lundi après-midi. A l'issue d'une réunion avec les pouvoirs publics, prévue à la préfecture à Strasbourg, les représentants des agriculteurs décideront s'ils poursuivent ou non leurs actions de blocages.

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