Lille, 22 juil 2015 (AFP) - « On lève le camp », a indiqué à l'Afp le coordinateur du mouvement de grogne des agriculteurs et directeur de la Fdsea du département du Nord, Eric Taisne, qui bloquait avec plusieurs centaines de tracteurs partiellement l'autouroute A1 depuis la nuit de mardi à mercredi près de Lille.
Les agriculteurs levaient peu à peu leur barrage mais la circulation dans les deux sens restait très difficile vers 7h avec de nombreux bouchons sur l'A1 et les routes environnantes. « Nous sommes satisfaits de la très forte mobilisation, plus forte qu'attendue avec près de 500 tracteurs et plus de 1.000 personnes qui s'étaient déplacées des quatre coins du département et attendons à présent les propositions du ministre », a-t-il ajouté depuis l'échangeur de Seclin où les agriculteurs avaient établi leur barrage filtrant.
Selon la préfecture, au moins 250 tracteurs et 100 véhicules particuliers avaient pris part à cette manifestation en soutien aux agriculteurs de l'Ouest et pour montrer la colère face au gouvernement qui doit présenter dans la matinée un plan d'urgence pour répondre aux attentes du monde agricole qui espère notamment une augmentation du prix de la viande.
A l'origine, le mouvement initié par la Fdsea du Nord entendait bloquer l'autoroute jusqu'à la présentation du rapport par le ministre, mais « le préfet de région a accepté de nous recevoir ce matin, certains agriculteurs avaient besoin de rentrer pour traire leurs vaches et enfin nous ne voulions pas trop pénaliser la circulation et les automobilistes », a confié Eric Taisne. Il avait également averti un peu plus tôt que si le plan ne convenait pas aux agriculteurs, ils se tenaient prêts « à envisager d'autres options, comme bloquer les accès à Lille ». Les organisateurs s'étaient engagés à laisser une voie libre sur les trois dans chaque sens de l'autoroute A1, l'une des plus importantes d'Europe, afin de pénaliser au minimum la circulation, notamment lors des plages horaires de travail mercredi matin, avaient précisé les organisateurs de la manifestation. La circulation sur les routes environnantes était également très perturbée toute la nuit par la présence de nombreux tracteurs se rendant sur le point de rendez-vous et plusieurs déviations ont été mise en place.
Plusieurs incendies de bottes de paille ont pu être circonscrits par les pompiers aux abords de l'A1, tandis que divers pneumatiques usagés avaient également été déversés sur le parcours par les agriculteurs en signe de protestation. « Nous faisons un appel à l'Etat pour avoir un plan d'urgence digne de ce nom », avait demandé Eric Taisne, ajoutant que les agriculteurs étaient « là pour se battre et défendre leur cause ». Selon lui, les torts sont partagés entre l'Etat, « qui fixe des règles du jeu trop contraignantes », et les acteurs de la grande distribution et des abattoirs. « Il faut également que le consommateur comprenne qu'une hausse des prix est nécessaire. Une hausse infime du côté du consommateur, de quelques centimes, permettrait déjà de donner significativement de l'air aux agriculteurs », a ajouté Eric Taisne.
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