Endurance. Les derniers rounds du combat entre l’amont et l’aval restent à jouer pour vraiment démarquer le prix du lait AOP.
En Auvergne, la valorisation du lait AOP fait figure d’un combat laborieux depuis des décennies. Jusqu’en 2008, les producteurs se contentaient de rêver d’une plus-value en lorgnant avec envie sur le prix des filières fromagères du massif jurassien et des Alpes. La progression n’en est que plus méritante, puisqu’ils sont partis de zéro. En 2009, la mise en place d’une CVO (cotisation volontaire obligatoire), transformée en prime AOP d’entreprise en 2012, amorce la création d’une valeur ajoutée sur le lait transformé. En 2014, les revendications portées par l’Association des producteurs de lait AOP d’Auvergne sont entendues par les industriels. Un prix de lait AOP différencié du lait conventionnel, et révisable à la hausse en fonction de la valorisation des fromages dans le commerce, est entériné… Une victoire pour les 2 000 producteurs concernés. Ce prix AOP était de 380 € les 1 000 litres, contre 360 € en lait standard pour l’année 2014. Si la nécessité d’un partage équitable de la valeur ajoutée, corrélée à des prix de vente des fromages cohérents en GMS, est validée dans la théorie, la mise en pratique reste à concrétiser.
« Les Sodiaal » furieux, « les Lactalis » plus satisfaits
Une journée laitière organisée par la FDSEA-JA dans le Cantal, en novembre dernier, témoigne du chemin encore à parcourir. « Avec un décalage entre l’indicateur du prix de base AOP fixé à 382,60 €/1 000 litres, et ceux payés de 362,40 € pour le lait saint-nectaire et de 359,90 € pour le cantal et la fourme d’Ambert, le compte n’y est pas », s’insurgent les producteurs Sodiaal.
L’annonce récente d’une nouvelle grille de paiement appliquée dès janvier, baissant la prime excellence et supprimant la prime qualité fromagère, suscite aussi de la colère. « C’est tout simplement une baisse à venir de 16,50 € qui ne sera pas compensée par une revalorisation annoncée de 6 € du prix de base », commente un jeune éleveur.
Pour les producteurs Lactalis , le lait AOP avoisinera 370 €/1 000 litres cette année pour un indicateur fixé à 374,40 €. D’où une certaine satisfaction, comme celle aussi de l’identification d’un prix du lait AOP sur leurs fiches de paie.
Le respect de l’indicateur AOP par leurs laiteries est revendiqué par tous les producteurs de lait. Pour Michel Lacoste, président de l’Association des producteurs de lait AOP d’Auvergne, « le futur est en marche. Des chantiers d’envergure restent d’actualité, comme une meilleure valorisation des fromages d’Auvergne à l’étal réclamant une communication sur la qualité des produits ».
Autre sujet à résoudre, celui de la couverture des coûts de production. Avec un prix de revient du lait AOP à 422 € les 1 000 litres pour un prix payé de 364 €, le compte n’y est pas non plus.
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