Alors qu’il décroche depuis le début de l’année en Europe du nord, le prix du lait se replie depuis le mois de mars en France, note l’Idele. La demande, notamment chinoise, et l’évolution des prix des ingrédients laitiers devraient influencer son évolution dans les prochains mois.
« Le prix du lait fléchit déjà en France », relève l’Idele dans ses Tendances du mois d’avril : s’il s’est « stabilisé à un haut niveau en février 2023 » - 483 €/1 000 l pour le lait standard 32-38 toutes qualités -, « le prix du lait en France aurait baissé d’environ 10 €/1 000 l en mars et davantage en avril », d’après les premières estimations.
Plusieurs éleveurs signalent d’ailleurs des baisses dans les prix annoncés par les laiteries pour les mois qui viennent. « Lactalis, pour (un lait standard en) 38-32, va payer 436 €/1 000 l en avril, 428 en mai et 416 en juin », rapporte Corentin sur la page (Facebook) des producteurs de lait. Olivier relaie un prix de 430 €/1 000 l chez Terra Lacta en lait conventionnel hors-primes pour avril, et 420 €/1 000 l pour mai.
Décrochage des prix européens
« Après avoir progressé plus tardivement et modérément qu’ailleurs dans l’UE-27 », le prix du lait en France « suit désormais la même tendance baissière que dans la plupart des pays de l’UE », reprend l’Idele.
De fait, le prix du lait européen recule fortement début 2023 face au « décrochage brutal des prix des ingrédients laitiers à l’automne » : - 65 €/1 000 l en trois mois, s’établissant à 518 €/1 000 l en mars (+ 78 € par rapport à mars 2022).
Le prix a surtout dégringolé en Europe du nord : depuis son pic de décembre, il a perdu 127 €/1 000 l en Pologne en trois mois, 120 €/1 000 l aux Pays-Bas, 81 €/1 000 l au Danemark. Entre décembre et février, il a baissé de 118 €/1 000 l en Irlande et de 73 €/1 000 en Allemagne.
Côté collecte, elle a fortement baissé en France au premier trimestre avec un recul de 2,5 à 3 % en mars par rapport à 2022. Ceci s’explique par « des stocks fourragers au plus bas dans certaines zones, des arrêts d’ateliers laitiers plus nombreux » et « un cheptel laitier en fort repli » : - 2,6 % en mars par rapport à 2022, une baisse record.
Dans l'UE, le dynamisme de la collecte observé depuis septembre commence à ralentir (+ 0,6 % en février/2022). « La forte baisse des prix du lait en Europe du Nord risque de stopper la reprise de la production laitière après le pic saisonnier de mai prochain », présage l’Idele.
Et demain ?
Pour l’heure « rapide et spectaculaire », la chute des prix devrait être influencée par l’évolution de la demande, « avec une attention particulière sur le comportement de la Chine aux achats ». Après une forte baisse en 2022, les importations chinoises restent de fait « modérées début 2023 ».
Les prix des ingrédients laitiers (beurre et poudre maigre) conditionneront aussi l’évolution des prix du lait. Mais si les cotations de ces commodités laitières « semblent se stabiliser depuis plusieurs semaines, le prix du lait devrait continuer de baisser dans les prochains mois en Europe du Nord et par voie de conséquence en France », avance l’Idele.
D'ajouter : « Reste à savoir quelle sera l’ampleur de la baisse du prix du lait français. Avec un risque possible de ciseaux des prix pour les éleveurs au regard des charges engagées à l’automne à des prix plus élevés qu’aujourd’hui ».
Votre email professionnel est utilisé par les sociétés du groupe NGPA pour vous adresser ses newsletters
et les communications de ses partenaires commerciaux. Vous pouvez vous opposer à cette communication pour nos partenaires en cliquant ici.
Consultez notre politique de confidentialité
pour en savoir plus sur la gestion de vos données et vos droits.
Notre service client est à votre disposition par mail : serviceclients@ngpa.fr.
« J’ai opté pour un système très simple car c’est rentable »
270 000 vaches dans le désert algérien, est-ce vraiment possible ? Un agronome décrypte
Réformer ou garder ? 26 éleveurs dévoilent leur stratégie de renouvellement
Suivez les concours en direct du Space 2025 puis retrouvez les palmarès
La prochaine génération de tracteurs New Holland T5S débarque au Sommet de l'élevage
« Pas d’agriculture sans rentabilité ! », rappelle la FNSEA
La FNSEA appelle à « une grande journée d'action » le 26 septembre
Comment préparer une vache à la césarienne
John Deere, Claas, made in France… À Innov-Agri, il pleut aussi des nouveautés
T. Bussy (FNSafer) : « Beaucoup de monde pense que la Safer, c’est opaque »