Si le prix du lait à la hausse incite les éleveurs à limiter les réformes pour viser la production, la sécheresse et les cours de l'aliment pourraient bien limiter leurs ambitions...
En avril 2022, la collecte laitière française en était à son 8e mois consécutif de repli pour s'établir à 2,14 Mt (- 2 %/2021), son plus bas niveau depuis 2013. « Elle a donc de nouveau décroché plus fortement que le cheptel (- 1,3 %/2021), en lien avec la flambée du prix de l’aliment acheté », constatent les économiques de l'Idele.

« Au pic de collecte, cette baisse représente un volume substantiel de - 43 000 t sur un an. Le repli est plus prononcé en matière sèche utile (- 2,8 %/2021) en raison de la baisse des taux de MG (41,5 g/l ; - 0,5 %/2021) et de MP (33,5 g/l, - 1,2 %/2021). Le repli des livraisons concerne l’ensemble des régions à l’exception des Pays de la Loire (+ 0,5 %) et est particulièrement marqué en Auvergne-Rhône-Alpes (- 5 %). »
Un prix du lait incitatif
Pour autant, les économistes affirment que « l'effet incitatif du prix du lait semble commencer à se faire sentir ». En effet au 1er mai, le cheptel laitier a connu sa plus faible baisse annuel depuis 4 ans (- 1,4 %/2021). « Les éleveurs ont ralenti les réformes pour profiter de la hausse du prix du lait. » Celui-ci excédant pour la première fois les 400 €/1 000 l, dépassant même temporairement celui du lait bio (plus saisonnier qui devrait se redresser dans les mois à venir).

Mais il n'est pas certain que cela dure très longtemps : les fortes chaleurs, le déficit hydrique et les cours de l'aliment pourraient inciter les éleveurs à réformer les vaches les moins productives. En effet, l'indice Ipampa continue de grimper avec une hausse continue des prix de l'aliment (+ 27 %/2021) et des engrais (+ 108 %/2021).


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