Lors de la réunion de la filière laitière au ministère le 1er octobre dernier, le médiateur des relations commerciales avait souligné que, « globalement, les distributeurs et transformateurs avaient bien respecté leurs engagements du 24 juillet », même si les modalités de répercussion des hausses de prix avaient varié d’un transformateur à l’autre. Mais le médiateur notait également que les tarifs de vente industriels aux distributeurs avaient beaucoup moins baissé que les prix payés aux éleveurs, et que les transformateurs pouvaient faire un effort pour relever le prix du lait payé aux éleveurs sur le dernier trimestre.
Un mois plus tard, dans un communiqué en date du 5 novembre, la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL), note que « le compte n'y est pas ». Elle pointe une nouvelle fois le manque d'effort des transformateurs pour revaloriser le prix du lait payé aux éleveurs : « certains grands groupes laitiers n’ont pas respecté leur unique engagement, celui de répercuter intégralement les sommes perçues suite aux engagements tarifaires de la distribution du 24 juillet. Ils ont choisi de brouiller les cartes en n’affichant aucune transparence sur la détermination du prix pour la fin de l’année dans leurs négociations avec les organisations de producteurs. Le maillon faillible de cette revalorisation du prix du lait est donc la transformation laitière. »
La branche laitière de la Fnsea explique ainsi avoir identifié que 320 millions d'euros se retrouvent dans les comptes des entreprises laitières du fait des engagements des enseignes de la distribution mais que seuls 120 millions d'euros ont été redonnés aux éleveurs sous forme de hausse du prix du lait. Il manque donc, selon la FNPL, 200 millions d'euros, ce qui correspond à 8 €/1 000 litres. « Les producteurs de lait ne demandent ni l’aumône, ni un soutien à valoir sur le prix du lait. Les éleveurs demandent le respect des engagements pris le 24 juillet ! » explique-t-elle.
Dans ce contexte, « la FNPL demande, en cas de crise, l’application du principe de transparence aux relations commerciales directement entre les producteurs et les distributeurs. » afin de récupérer ce qui revient aux producteurs de lait. « La mise en place d’un tel système peut être "conditionnée" à des engagements contractuels, ou contrats de valeurs, visant à obtenir une valorisation du lait partagée tout au long de la filière. »
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