La chronologie de la crise

Paris, 17 août 2015 (AFP) - La crise de la filière porcine, dont les acteurs se retrouvent lundi au ministère de l'Agriculture, s'inscrit dans une crise plus large de l'élevage français, les prix payés aux éleveurs étant trop bas selon eux pour leur permettre de vivre.

La crise a connu la semaine passée un nouveau rebondissement avec la suspension de la cotation au Marché du porc breton (MPB).

Février 2014: La Russie décrète un embargo sanitaire sur la viande de porc européenne. Davantage de porc se retrouve donc sur le marché européen, faisant baisser les prix. L'embargo global sur l'agroalimentaire européen, décidé en août suite à la crise ukrainienne, vient aggraver le phénomène.

A cela s'ajoutent une baisse de la consommation et la concurrence des élevages allemands et espagnols, accusés de «dumping social» par leurs collègues français.

12 juin 2015: Les fortes promotions sur la viande de porc fraîche dans les supermarchés sont désormais limitées à deux mois par an. Sous l'égide du gouvernement, les professionnels de la filière (abattoirs, industriels et distributeurs) s'engagent à augmenter le prix payé aux éleveurs pour la viande de porc à environ 1,40 euro le kilo. Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll annonce la mise en place d'ici octobre d'un «pacte porcin» et des allègements de charges supplémentaires.

17 juillet: M. Le Foll indique que 22 à 25.000 exploitations d'élevage (toutes productions confondues), soit 10% du total, sont « au bord du dépôt de bilan ». Entre le 18 et le 24 juillet, d'abord dans l'ouest puis dans d'autres régions, les éleveurs en colère bloquent les routes et l'accès à certaines villes (Caen, Lyon) ou à des lieux touristiques comme le Mont-Saint-Michel. Parmi eux, des producteurs de viande bovine, de lait et de porc.

22 juillet: Manuel Valls et Stéphane Le Foll annoncent un plan d'urgence de 600 millions d'euros pour l'élevage (bovin, porcin et laitier), principalement sous forme d'allègements de charges, ainsi que des mesures pour restructurer les dettes des éleveurs. Fin juillet, le prix du porc au marché breton au cadran de Plérin, où s'établit le prix de référence national, atteint l'objectif de revalorisation à 1,40 euro du kilo.

10 août: Deux acteurs majeurs de l'industrie du porc, la Cooperl et Bigard/Socopa, décident subitement de boycotter la séance à Plérin. Ils jugent le prix revalorisé trop élevé pour faire face à la concurrence européenne. Aucune cotation n'a lieu, une situation rarissime.

13 août: Aucune cotation n'a lieu au marché de Plérin en l'absence de la Cooperl et Bigard/Socopa. Nouveau report de la cotation le lendemain.

15 août: La Cooperl, qui refuse depuis le 10 août d'acheter au Marché du porc breton au prix fixé comme objectif par le gouvernement, réclame un retour au « marché libre » et des mesures d'urgence.

17 août: Le président de la FNSEA, Xavier Beulin, souhaite que Stéphane Le Foll s'engage à intervenir auprès de l'Union européenne afin de trouver des solutions à la crise des éleveurs. Les acteurs de la filière porcine doivent se retrouver dans l'après-midi au ministère de l'Agriculture afin de permettre une reprise de la cotation, suspendue depuis une semaine, avant une série de rencontres consacrées aux difficultés structurelles de la filière.

Réagir à cet article
Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,1 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 6,94 €/kg net +0,02
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo

Tapez un ou plusieurs mots-clés...