Pour la coopérative ULM, l’horizon s’éclaircit

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Lors de l'assemblée générale de l'ULM le 29 avril, Ludivine Graftiaux, sa présidente a rappelé les vertus du modèle coopérative, face à la décision choc de Lactalis : « La coop, c'est la solidarité et des statuts qui protègent les producteurs ». (©J. Pezon)

La réorganisation de son outil de prétransformation et l’état de la demande constituent un environnement économique plus favorable qui permet à la coopérative de collecte, l’Union laitière de la Meuse, d’envisager la reprise d’éleveurs lâchés par Lactalis dans le Grand Est.

L’Union laitière de la Meuse clôt la campagne 2024-2025, la cinquante-neuvième depuis sa création, avec un chiffre d’affaires record de 202 M€ (+ 3,3 %) et une collecte en progression à 362 Ml (+ 1,7 %).

Dans la continuité de la campagne précédente, les producteurs ont d’abord profité de la qualité exceptionnelle des ensilages de maïs 2023, avant de subir de plein fouet les effets de la FCO à partir du mois de juillet. « Malheureusement, les vaccins sont arrivés en ferme un mois après le début de l’épidémie, déplorait la présidente Ludivine Graftiaux, à l’occasion de l’assemblée générale de la coopérative du 29 avril. Et cette crise sanitaire n’est pas finie, car l’impact des retards de mise à la reproduction se fera sentir à long terme. » Cet épisode a entraîné une légère dégradation de la qualité du lait, avec seulement 77 % des livraisons inférieures à 250 000 cellules. En filière 100 % non OGM, la coopérative a ainsi versé à ses 481 exploitations adhérentes un prix moyen, toutes primes et qualité confondues, de 468,61 € (- 0,37 %).

Un outil industriel bientôt à l’équilibre ?

D’un point de vue stratégique, cette campagne a surtout été marquée par la réorganisation complète de l’outil industriel de Bras-sur-Meuse, géré par la société filiale Valorlac. Cet outil a été créé en 2010 et complété par la beurrerie en 2014, dans le but de sécuriser les débouchés de la coopérative et de gérer ses excédents saisonniers. Dimensionné pour traiter 250 Ml de lait, il était jusqu’alors sous-exploité et, de surcroît, le process industriel était mal maîtrisé. Une situation qui a longtemps pénalisé les résultats de l’ULM et, en conséquence, le prix payé à ses adhérents.

Pendant un an, sous la houlette d’un nouveau directeur, Jean-Michel Jassin, un travail de réorganisation industrielle et de réduction des coûts a été mis en œuvre. Au terme de cette campagne, Valorlac a traité l’équivalent de 146 Ml de lait. La nouvelle organisation doit désormais permettre une montée en puissance, notamment en proposant du travail à façon pour le compte des clients de l’ULM : écrémage, concentration, filtration du lait, fabrication de beurre. À travers cette approche, et indépendamment de ses propres volumes, l’objectif affiché est d’atteindre l’équilibre budgétaire dès 2025.

La porte ouverte aux éleveurs Lactalis

À l’échelle de la filière régionale, c’est un événement exogène qui a marqué la campagne : la décision de Lactalis d’abandonner 151 producteurs de lait du Grand Est à échéance 2026. Comme déjà évoqué dans nos colonnes, l’ULM est prête à accueillir de nouveaux membres et à étendre sa zone de collecte surtout vers la Meurthe-et-Moselle : « C’est à chaque laiterie de se positionner pour préserver l’équilibre entre ses volumes de collecte et ses débouchés, explique Ludivine Graftiaux. Aujourd’hui, nous avons les clients. Depuis 2019, lorsqu’il fallait presque supplier les clients de prendre notre lait, notre situation a changé : il ne s’agit plus de chercher où vendre notre lait, mais comment le placer le mieux possible. »

L’ULM compte en effet une trentaine de clients, les principaux étant l’Allemand Hochland, la coopérative Ermitage, Schreiber et Nestlé. L’accueil de nouveaux membres est aussi vu comme une opportunité de consolider sa ressource laitière. En 2024-2025, la coopérative a enregistré 27 cessations d’activité, pour 9 installations. L’absence de limites sur les volumes livrés participe de la hausse de la collecte au cours de la campagne : + 7,9 % par exploitation, soit une moyenne 736 429 litres par exploitation adhérente dont 32 % sont équipées de robots de traite. Mais, selon les projections de la pyramide des âges, l’ULM pourrait perdre 40 Ml au cours des cinq ans à venir.

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,4 €/kg net +0,05
Vaches, charolaises, R= France 7,21 €/kg net +0,06
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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