Des signaux positifs encore trop faibles pour espérer une amélioration fin 2016

 En Chine, les coûts alimentaires sont trop importants pour permettre aux producteurs de lait d'être compétitifs sur le marché mondial. (©Terre-net Média)
En Chine, les coûts alimentaires sont trop importants pour permettre aux producteurs de lait d'être compétitifs sur le marché mondial. (©Terre-net Média)

En moins de deux ans, le prix du lait payé aux producteurs a chuté de plus de 25 %. Malgré quelques « signaux positifs » enregistrés ces dernières semaines, les espoirs de voir une stabilisation du marché européen restent insignifiants.

281 €/1 000 l : c’est le prix du lait payé aux producteurs de lait, en moyenne, en avril 2016. En moins de deux ans, ce prix a ainsi chuté de plus de 25 %. En plus d’une production trop dynamique, l’Europe se retrouve avec des stocks de poudre de lait écrémé très importants. « Le cumul des entrées à l’intervention dépasse les 320 000 t », explique Benoît Rouyer, économiste à l’interprofession laitière.

Certes, « la collecte en Irlande a reculé de 4 % en avril 2016 à  cause de conditions trop froides pour une bonne pousse de l’herbe ». Certes, la France et l’Allemagne enregistrent aussi une tendance baissière de leur collecte. Mais la collecte européenne reste très dynamique, boostée, notamment, par les Pays-Bas, qui ont livré 11 % de lait en plus en avril 2016 par rapport à avril 2015.

[Vidéo] Conjoncture laitière du Cniel -4 juillet 2016

Au Cniel, on veut croire à une amélioration de la conjoncture. « Dans l’UE, l’évolution de la collecte va plutôt dans le bon sens. Si la tendance actuelle se confirme, le scénario de l’amélioration au second semestre 2016 est plausible. »

La responsabilité de la crise laitière subie par les producteurs français n’est pas seulement européenne. La Chine est, et restera, un acteur trop important pour ne pas influencer à lui seul les marchés. Avec, en 2015, 10,4 milliards de litres d’importations en équivalent liquide, l’empire du Milieu concentre pas moins de 16 % du commerce mondial de produits laitiers. Alors quand le pays réduit ses importations de 8 % en un an, comme il l’a fait l’an dernier, pas étonnant que cela chamboule les espoirs européens d’une croissance stable de la demande asiatique.

Ceci dit, la baisse de la demande chinoise ne devrait être que temporaire, et non pas une évolution structurelle. La Chine ne pourra pas se passer de ses importations de produits laitiers tant que les producteurs chinois ne seront pas compétitifs. Là-bas, le prix du lait reste supérieur à 500 €/1 000 l, à cause de coûts alimentaires exorbitants.

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

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