
Accord. L’OP normande a signé en juillet un contrat avec Danone. Un soulagement, vu le programme d’économies annoncé.
C’est un coup de tonnerre. Le 23 novembre, Danone a annoncé la suppression de 2000 postes managériaux, dont 400 à 500 en France, et une économie d’un milliard d’euros d’ici à 2023. Ni les produits laitiers ni ceux d’origine végétale ne sont en cause. Leurs ventes à l’échelle planétaire ont progressé de 3,3 % sur les neuf premiers mois de l’année. C’est le pôle « eaux » qui prend de plein fouet la crise sanitaire, avec un recul de 17 %. Dans ce contexte, l’OP Danone haut-normande Caplait se dit soulagée d’avoir signé un contrat-cadre en juillet dernier. « Vu la conjoncture, nous sommes en sécurité durant cinq ans, confie son président, Hubert Dion. L’accord comprend une nouvelle formule de calcul du prix du lait, qui ne relève pas d’un super accord mais garantit une certaine stabilité. » Entre préservation des volumes et lait correctement rémunéré, l’accord illustre le subtil équilibre que l’OP essaie de maintenir depuis plusieurs années. Ses adhérents livrent 210 Ml à la Ferrières-en-Bray (Seine-Maritime). Il y a encore quelques mois, Danone demandait de descendre à 180 Ml. Ce danger est écarté. L’arrivée prochaine d’une ligne – consécutive à la fermeture d’un site allemand – et le lancement de nouveaux produits absorberont au moins 20 à 25 Ml.
En quoi la formule de prix apporte une relative stabilité. D’abord par le coût de revient, qui conserve un poids important (encadré).« Néanmoins, le coût de revient a tendance à baisser, du fait d’une plus grande efficacité des producteurs. Pour éviter que cela nous échappe, le contrat prévoit son évaluation annuelle, avec deux tiers des efforts qui nous reviennent. » La formule laisse aussi une place aux « négos » avec les GMS. « Les distributeurs peuvent donc sans hésiter abonder cette ligne. » Enfin, le nouveau contrat conserve les volumes B d’excédents payés à la valorisation beurre-poudre, moins 18 €/1 000 l de forfait logistique. « Mais nous avons négocié un plancher à 282 €, bien utile actuellement. » De plus, la part d’excédent est revue chaque année. C’est 15 % au second semestre. Ce sera au maximum 10 % en 2021, « ce qui augmentera la part de [ses] volumes en A. »
Sur quoi la formule de prix n’est pas satisfaisante. Le coût de revient est calculé sur les 25 % meilleures exploitations de la région, dont 15 € conditionnés à l’implication des producteurs dans le bien-être animal et la réduction de l’empreinte carbone. « Dans le précédent contrat, la majoration obtenue n’avait pas de contrepartie. » C’est surtout la partie export qui fait tousser. Elle est définie par rapport aux cotations européennes du beurre et de la poudre de lait écrémé. On a du mal à croire que Danone fixe ses tarifs d’export sur cette base.
Prix A, un calcul complexe.
Le prix de base A s’appuie à 80 % sur le marché français (part France) et à 20 % sur l’export (part export).
La part France est composée en 2020 à 61 % des coûts de revient, à 37 % de l’indicateur PVI (prix de vente industriel) ultra-frais du Cniel, et à 2 % des « négos » avec les GMS pour 7 €/1 000 l sur le second semestre – un montant ajusté chaque année.
La part export repose sur les cotations européennes beurre et poudre de lait écrémé.
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