
En deux mois, deux transformateurs laitiers importants, Dean Foods (1) et Borden Dairy (2), se sont déclarés en faillite. Leur point commun : ces deux entreprises sont très impliquées dans le lait de consommation. Or, ce marché traditionnellement rémunérateur aux États-Unis va mal. La consommation recule, notamment du fait de la concurrence des ersatz végétaux. De plus, le géant de la distribution, Walmart, a créé sa propre usine de conditionnement en 2018, alors que l’outil industriel existant était suffisant. D’autres distributeurs suivent cette voie pour réduire leurs coûts. Enfin, la remontée du prix du lait à la production (+27 % en 2019), très attendue par les éleveurs après cinq ans de crise, donne le coup de grâce aux industriels les plus fragiles.
Autre point commun de ces deux entreprises : elles sont détenues par des investisseurs privés dont l’objectif premier est de maximiser leur retour sur investissement. Certains analystes considèrent que leur fragilité vient d’abord de cette structure. Dean Foods pourrait être reprise par la coopérative Dairy Farmers of America (DFA), quand Borden envisage de rebondir après avoir restructuré son capital. Pour l’instant, les deux poursuivent leur activité.
Des fragilités comparables en France
Cette situation doit néanmoins interpeller la filière française. Le secteur du lait de consommation se trouve également en déclin et les produits végétaux poussent les briques pour se faire une place dans les rayons. On pense aussi aux produits frais, dont la consommation patine, alors qu’un nouvel intervenant, l’américain Schreiber, a investi dans un outil pour fabriquer des produits sous la marque de Système U.
(1) Dean Foods : 6,3 mds$ de chiffre d’affaires, 15 000 salariés.
(2) Borden Dairy : 1,2 mds$ de chiffre d’affaires, 3 200 salariés.
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