Segments. Une étude de l’Institut de l’élevage nous éclaire sur les débouchés et la valorisation de la collecte nationale, signes des forces et des faiblesses de la filière laitière française.
en France, 98 % du lait collecté est transformé. Nos industriels exportent donc très peu de lait en vrac et leurs importations sont marginales (66 000 t en 2018). Cela montre le peu d’appétit des transformateurs qui trouvent assez de lait dans l’Hexagone pour leurs ambitions. Pourtant, la collecte française ne cesse de s’éroder depuis 2014 : - 3 % de la ressource. Deux marqueurs qui ne sont pas l’expression d’un dynamisme de la filière.
L’autre fait marquant est l’achat des ménages, premier débouché du lait français (41 % de la collecte). La part des produits importés dans ces achats est négligeable, en particulier pour le lait liquide et l’ultrafrais (1 à 2 %). Un peu plus pour les fromages avec les importations d’AOP. Nous sommes bien ici dans un marché captif pour les transformateurs. C’est souvent une volonté des GMS, et cela est d’autant plus facile que le prix du lait français n’est pas plus élevé qu’ailleurs dans l’UE. Voilà un élément intéressant à faire valoir dans la négociation du prix du lait et du fameux retour de valeur aux producteurs. Car sur le marché des PGC, nous sommes bien entre nous. C’est un peu moins vrai pour la restauration hors foyer (RHF) avec 27 % d’importations, mais le marché est beaucoup plus petit (9 % de la consommation nationale). Notons que ces deux postes de consommation des Français utilisent beaucoup plus de matières grasses que de protéines.
Un solde commercial excédentaire qui s’effrite
L’autre gros débouché du lait français est l’industrie agroalimentaire (16 %) qui achète à nos transformateurs de grande quantité d’ingrédients et en importent davantage (55 %). Enfin, la France exporte 37 % de sa collecte : des PGC, mais aussi des ingrédients plus ou moins élaborés. Difficile sur une telle variété de produits exportés d’évaluer l’exacte valorisation de la matière première.
En fin de compte, la France présente un solde commercial excédentaire avec des exportations orientées sur des PGC à forte valeur ajoutée, des ingrédients riches en protéines et des importations riches en matières grasses (beurre cube, crème). Mais ce solde commercial s’effrite avec une collecte peu dynamique et sans doute un manque de compétitivité de la transformation sur le marché des ingrédients de base.
Le Herd-Book Charolais propose un outil pour prévoir la longévité des vaches
Les anomalies génétiques qui impactent le troupeau laitier français
Les élevages bovin viande bio rentables, malgré seulement 0,05 €/kg de plus qu’en conventionnel
« Nous avons investi 1,1 M€ pour avoir une vie normale »
Les députés adoptent une série d'amendements attendus par les agriculteurs
L'Union européenne veut renforcer le soutien aux jeunes agriculteurs
Savencia et Eurial réduisent ensemble leur empreinte carbone
Forte tension sur les engrais azotés : les prix flambent en Europe
Qui sont les gagnants et les perdants de la Pac 2023-2027 ?
Comment inciter les éleveurs à se lancer en bio ?