
Le lait infantile est souvent présenté comme le fleuron de nos exportations. D’où l’émoi suscité par l’affaire Lactalis en décembre dernier. Ce marché mondial de 2,7 Mt en 2017 est en forte croissance depuis plusieurs années (+ 6,5 % par an) et l’Union européenne, premier producteur, fournit la moitié de ce commerce, loin devant la Nouvelle-Zélande et la Suisse. Dans l’Union européenne, deux pays assurent 56 % des exportations : les Pays-Bas (33 %) et la France (23 %). C’est d’ailleurs là que les Chinois ont investi récemment.
Le marché chinois, un eldorado
Car c’est bien la Chine qui fait de ce marché un petit eldorado : 35 % de la consommation mondiale, mais 42 % en valeur. Les Chinois achètent beaucoup et cher. Les industriels y font donc de grosses marges.
Voyez plutôt : sur les 9 milliards de dollars d’importations chinoises de produits laitiers, le lait infantile en représente presque la moitié : 4 milliards. Ces importations, qui progressent encore de 16 % par an, se maintiendront-elles ? Jean-Marc Chaumet, spécialiste de la Chine à Idele, reste prudent. « La libéralisation de la natalité n’a pas eu les effets attendus. Élever des enfants coûte cher en Chine. Ensuite, le taux d’allaitement est déjà faible chez les femmes chinoises. Mais l’intérieur du pays, en développement, pourrait apporter de nouveaux débouchés aux laits d’importation, certes avec une concurrence de plus en plus vive. »
Moins stratégique pour les éleveurs
Qu’en sera-t-il pour les industriels français ? En 2017, nous étions au troisième rang sur le marché chinois, derrière les Pays-Bas et la Nouvelle-Zélande.
En 2018, nous avons déjà perdu 1 % sur ce marché (les Pays-Bas plus de 50 %). Les ennuis de Lactalis y sont sans doute pour quelque chose. D’ailleurs, depuis décembre, plus aucune nouvelle formule française n’a été agréée par les Chinois. Aujourd’hui, il n’y a qu’Isigny, Synutra et Sodiaal qui disposent d’agréments.
Si l’enjeu est stratégique pour les transformateurs, il le serait un peu moins pour les producteurs car le lait infantile consomme peu de lait en volume. Il utilise surtout du lactosérum.
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