Lors de l’AG de la FNCL (Coop de France Métiers du Lait), le président, Damien Lacombe, a insisté en introduction de son discours sur la nécessité pour les entreprises de « maîtriser l’équilibre offre/demande ». Et d’appeler les pouvoirs publics européens à « construire des outils réactifs pour gérer les déséquilibres de marché ».
Plus tôt dans la journée, la FNCL avait eu la bonne idée d’inviter les présidents de deux poids lourds de la coopération laitière européenne : DMK, première coopérative en Allemagne (8 000 adhérents, 7 milliards de litres) et l’irlandaise Dairygold (2 900 livreurs, 1,3 md de litres). Et nous avons pu mesurer le grand écart entre nos ambitions nationales et celles de nos voisins. Dairygold produisait 0,975 md de litres de lait en 2014, sa prévision est de 1,5 md en 2020, avec une extrapolation à 1,68 md en 2025. Vous avez dit maîtrise ? La stratégie du géant DMK est presque aussi simple : « Nous transformons tout le lait que nos adhérents s’engagent à produire et nous investissons en conséquence. Nous sommes là pour gagner de l’argent et pas question de laisser à d’autres les marchés qui se développent. »
C’est quoi une situation de crise ?
À la question : « Accepteriez-vous une limitation de la production en période de crise ? », l’Allemand et l’Irlandais interrogent : « Comment définir une situation de crise ? Les coûts de production sont tellement différents d’un pays à l’autre et les instruments très complexes à mettre en place. » Et d’ajouter qu’en période de crise, il faut assurer la trésorerie, donc ne pas limiter sa production.
Du bout des lèvres et devant un public français, ils admettent que « si c’est une mesure européenne, financée par l’UE, pourquoi pas ». Charlotte Emlinger, économiste à Montpellier SupAgro, enterrera nos dernières illusions : « La future Pac qui se dessine interviendra davantage au niveau des exploitations et moins sur les marchés ou les filières. »
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