« À cause du mauvais temps, je diminue mon troupeau de quinze vaches »

«Ce printemps est le plus mauvais jamais vécu. Les pâtures sont fortement abîmées. Les vaches ont des difficultés à marcher. En avril, mon frère et moi avons décidé de réformer les vaches âgées et boiteuses pour diminuer les besoins en fourrages et nous avons distribué de l’ensilage d’herbe. Il faut en prévoir pour l’hiver. Nous allons traire 335 vaches, au lieu des 350 prévues, et avons loué 15 ha… pour semer du maïs, ce que nous n’avons pas fait depuis vingt ans !

Heureusement, le beau temps est revenu. La pousse d’herbe est à plus de 100 kg de MS/ha/jour. Certes, cela ne compensera pas les pertes. Nous avons dû notamment donner plus de concentrés pour compenser la baisse de la teneur en azote de la ration causée par l’ensilage d’herbe. Mais nos vaches sont en bonne santé et produisent bien : 30 litres par vache actuellement. Nous espérons donc atteindre notre objectif de production 2018.

Ce mauvais printemps n’aura pas de conséquences sur la campagne suivante. 91 % des vaches ont été inséminées avec succès dans les vingt premiers jours de la période d’inséminations. L’année difficile ne remet pas en cause notre stratégie de développement.

La coopérative Dairygold a versé un bonus « mauvais temps » de 20 €/1000 l en mars et 10 € en avril… Mais elle a baissé d’autant le prix de base (295 € en avril en super A). Les responsables devraient faire de la politique ! Ils proposent un nouveau programme à prix fixe : 10 % du volume à 312,50 €. Nous n’y souscrivons pas. Comme la prime « mauvais temps », c’est une entourloupe. »