Paris, 27 août 2016 (AFP) - Après l'échec d'une deuxième session de négociations sur le prix du lait, une réunion téléphonique entre la FNSEA, les organisations de producteurs de lait et les Jeunes Agriculteurs se tiendra samedi après-midi pour définir une stratégie face au groupe Lactalis, a-t-on appris de sources concordantes.
« On ne peut pas en rester là, derrière l'échec des négociations, il faut savoir comment les choses vont évoluer. Je souhaite que les discussions (avec Lactalis, NDLR) reprennent », a déclaré le président de la FNSEA Xavier Beulin, joint au téléphone par l'AFP. Cette réunion téléphonique a pour but de « faire un debriefing de tout ce qui s'est passé jusqu'ici » et surtout « voir dans quelle mesure il est possible de rouvrir les discussions avec Lactalis », a expliqué le dirigeant syndical.
La deuxième session de négociations sur le prix du lait entre Lactalis et les représentants des producteurs a échoué dans la nuit de vendredi à samedi, après cinq heures de discussion. Aucune date n'a été évoquée par les négociateurs représentant les producteurs pour une éventuelle reprise des discussions avec Lactalis. Une première session de négociations s'était déroulée pendant onze heures jeudi à Paris, sans succès. Vendredi soir, la FDSEA 53 a par ailleurs appelé contre toute attente les manifestants à cesser leur occupation, entamée lundi dernier, d'un rond-point près d'un site industriel du groupe laitier, à Laval.
Les actions contre Lactalis pourraient s'étendre la semaine prochaine
« Je ne vais pas laisser tomber, j'ai une responsabilité vis-à-vis de mes éleveurs, donc je ne lâche pas. S'il n'y a pas dans le week-end un geste sérieux, le groupe Lactalis sera attaqué de toutes parts en France d'une manière ou d'une autre la semaine prochaine », a assuré samedi à l'AFP Philippe Jéhan, président de la FDSEA de Mayenne, qui a appelé hier à lever le barrage à Laval. Selon M. Jéhan, la réunion téléphonique de samedi « sera une discussion "soft", pas décisionnelle. Ce n'est que mon sentiment mais on se dirige vers un mot d'ordre national pour faire plier le groupe Lactalis », a-t-il ajouté.
Vendredi « avec le préfet, on s'est dit qu'on était encore trop loin les uns des autres et qu'on trouverait difficilement un consensus. Je ne dirai aucun chiffre, on n'a pas claqué la porte, il y a des choses qui avancent timidement », évoque lui Florent Renaudier, producteur de lait en Mayenne et membre du conseil d'administration de la FNPL, la branche laitière de la FNSEA. « Nous sommes arrivés au bout du bout, et il faut que Lactalis prenne conscience, mais c'est un voeu pieu. On ne demande pas l'aumône mais un retour de la valeur », a lancé ce producteur, participant des négociations jeudi à Paris et vendredi à Laval, qui constate un « jeu de nerfs » entrepris vendredi en fin de soirée par Lactalis.
Lactalis avait annoncé vendredi une augmentation de 15 euros la tonne de lait à compter du 1er septembre, soit environ 271 euros. Le médiateur a lui proposé 280 euros la tonne, ce qui n'a pas été accepté par les producteurs de lait. À 256,90 euros la tonne achetée en juillet, Lactalis se trouvait loin derrière le groupe Laïta et la société Silav (290 euros la tonne) ou encore la laiterie Saint-Père, filiale d'Intermarché, qui rémunère les éleveurs 300 euros les 1 000 litres. Un producteur sur cinq en France travaille pour Lactalis, soit 20 % de la collecte française, ou 5 milliards de litres de lait collectés sur un total de 25 milliards produits annuellement en France.
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