Les mois passent et, malheureusement, les producteurs de lait ne voient toujours pas le bout du tunnel de la crise. Selon le Cniel, la tendance européenne à la surproduction écarte toute possibilité de rétablissement d’un marché laitier plus équilibré.
Conjoncture laitière : « la production laitière européenne progresse encore de façon trop soutenue »
« La conjoncture laitière reste difficile avec des prix très bas, notamment pour la poudre de lait écrémé », explique Benoît Rouyer, économiste à l’interprofession laitière. La situation européenne et française s’aggrave d’autant plus que des ventes à l’intervention sur ce marché de la poudre de lait écrémé ont de nouveau eu lieu en ce début 2016. « Les stocks européens atteignent 50 000 t. »
Et c’est bien l’Europe laitière elle-même qui est la principale responsable de la situation difficile que traversent ses producteurs. Le rétablissement d’une situation plus équilibrée sur le marché laitier européen et mondial n’est pas encore à l’ordre du jour car « la production laitière européenne progresse encore de façon trop soutenue. »
Depuis avril 2015, la production européenne de lait a globalement augmenté de 2,8 %, mais de manière hétérogène selon les pays. Si la hausse a été très modérée en France et en Allemagne, la production laitière a bondi de 16 % en Irlande, de 10 % en Belgique et de 9 % aux Pays-Bas.
Pour l’ensemble de l’UE, la hausse tend à s’accentuer au fil des mois : « l’augmentation de la production par rapport à 2014 était de 4,1 % en octobre, et de 4,7 % en novembre. »
L'UE principale responsable
« L’Europe et la France bénéficient pourtant de deux facteurs positifs. D’abord la dépréciation de l’euro face au dollar dynamise les exportations. Et nous observons un ralentissement de la production en Océanie et une croissance modérée aux Etats-Unis », explique Benoît Rouyer.
La relative stagnation des charges face à la baisse des prix du lait payés aux producteurs continue d’entretenir, par ailleurs, « l’effet ciseau » si néfaste aux comptes d’exploitation. « Les charges ont peu évolué mais la baisse des coûts de l’alimentation et de l’énergie a été annulée par une augmentation d’autres postes de charges comme les frais vétérinaires et les frais de réparation et d’entretien. »
Enfin, les prix de vente aux consommateurs sont paradoxalement à la hausse, « notamment les prix du beurre et du lait de consommation ».
Evolution du prix du lait, en €/t, payé aux producteurs de lait

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