La production de lait reste abondante dans le monde, malgré la faiblesse de la demande et des prix, qui plonge notamment les éleveurs français dans une grave crise, selon des données d'Agritel et du ministère de l'agriculture.
« Malgré des prix peu rémunérateurs, les éleveurs européens maintiennent leur niveau de production. La collecte européenne de lait est toujours en forte hausse de 1,8 % par rapport à l'an dernier », affirme le cabinet d'analyse agricole Agritel dans une note hebdomadaire. La hausse s'est même accélérée sur le dernier trimestre (+ 5 % en octobre, + 3,5 % en novembre), selon le bulletin des services statistiques du ministère publié lundi. En revanche, la demande est « en nette baisse par rapport aux années précédentes », analyse Agritel.
L'embargo russe sur les produits agroalimentaires pousse les exportateurs à chercher de nouveaux marchés, mais la demande du Maghreb et du Moyen-Orient s'avère « fragile » car les revenus de ces pays sont « particulièrement reliés aux prix du pétrole ». Par conséquent, les exportateurs « cherchent à limiter les stocks en vendant à tout prix à la Chine. Cette rude concurrence n'incite pas la Chine à anticiper ses achats et limite toute hausse de prix à court terme ».
La surproduction européenne débouche sur une « augmentation des stocks » dans l'Union européenne, qui atteignent désormais plus de « 40.000 tonnes en poudre de lait écrémé dont les trois quarts proviennent de Belgique, Lituanie et Pologne ». « Seul le marché de la poudre de lait infantile reste porteur en Europe mais sur des volumes bien moindres » qu'il y a quelques mois, souligne Agritel.
La demande de la Chine pour le lait en poudre étranger, grimpée en flèche après un scandale sanitaire ayant provoqué la mort de nourrissons, portait depuis quelques années les espoirs du secteur laitier européen.
Aux Etats-Unis, la production de lait est « toujours en hausse » de 1,2 % sur la période janvier-novembre 2015 par rapport à la même période en 2014.
En Nouvelle-Zélande, l'un des premiers exportateurs de lait au monde, la production a en revanche baissé de 3 % sur un an, depuis le début de la campagne en juin, selon Agritel. Sur l'ensemble de l'année, la baisse pourrait atteindre 3 à 10 % selon les estimations, reflétant « l'impact d'El Niño », qui a provoqué une sécheresse rendant le fourrage plus rare, mais aussi la réduction du cheptel laitier décidée par les éleveurs suite à l'effondrement des prix mondiaux, explique Adrien Pierre, consultant spécialisé sur le lait chez Agritel. A moyen terme, les exportations depuis la Nouvelle-Zélande et l'Australie (également touchée par El Niño) devraient donc reculer.
En France, la collecte de lait a encore progressé de 2,2 % en novembre par rapport à l'année précédente, selon les derniers chiffres diffusés lundi par les services statistiques du ministère de l'agriculture. Ce dynamisme s'explique par un « cheptel conséquent et des conditions météo clémentes au cours du mois de novembre », explique l'organisme Agreste. La hausse de la production est « plus marquée dans les bassins laitiers : Normandie (+ 4,4 %), Grand-Ouest (+ 3,1 %) », qui représentent la moitié de la production française. La fabrication de produits laitiers est en hausse, mais celle de poudre de lait recule (- 4 %). En parallèle, le prix poursuit son érosion, à 301 euros les 1.000 litres en novembre, soit 6 euros de moins qu'en octobre 2015 et 36 euros de moins sur un an.
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