Des dizaines de tracteurs positionnés sur des ronds-points et sur la quatre-voies de Saint-Brieuc, où une déviation a été mise en place, empêchaient samedi l'accès au magasin Carrefour de Langueux.
Une petite centaine d'éleveurs étaient présents et des palettes ont été brûlées sur le parking. « L'installation, un rêve de gosse qui s'envole », pouvait-on lire sur une banderole. Dans l'enceinte du magasin, les manifestants ont vidé certains rayons de produits contenant du porc « d'origine UE », remplissant de nombreux charriots.
« On a contrôlé des prix et on a trouvé du lait à 62 centimes le litre ce qui veut dire que l'éleveur ne peut pas être rémunéré. Les GMS sont les fossoyeurs de l'élevage », a déclaré à l'AFP Fabienne Garel, présidente de la FDSEA des Côtes-d'Armor.
« On ne se laissera pas faire, on va peser pour que les négociations acceptent nos hausses de charges, on ne se laissera pas enterrer. Rien que le coût de production d'un kilo de porc, c'est 1,80 euro, l'éleveur est payé 1,25 euro et c'est vendu 1,65 », a-t-elle ajouté.
« L'objectif, c'est zéro chiffre d'affaires car ils sont en train de nous écraser avec des prix comme ça. On nous dit que tous les prix augmentent dans les magasins, mais nous, nos prix n'augmentent pas, voire baissent, alors que nos charges explosent », a abondé Tristan Delisle, secrétaire général des Jeunes agriculteurs.
Dans l'après-midi, le directeur des achats de viande de Carrefour, qui s'est rendu sur place, a signé une charte d'engagement.
Les éleveurs ont poursuivi leur action devant le Leclerc de Lamballe, où les gendarmes sont brièvement intervenus, faisant usage de gaz lacrymogènes. Le préfet des Côtes-d'Armor, qui est venu à la rencontre des manifestants à Lamballe, a indiqué qu'un plan pour la filière porcine sera annoncé lundi, prévoyant notamment une aide d'urgence et une aide structurelle.
D'autres actions ont visé le Leclerc de Plérin, qui a été fermé. Entre 200 et 300 personnes ont participé à cette action.
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