« La fonction pasteurisation de mon taxi-lait est prévue pour détruire les pathogènes présents dans la buvée des veaux, en vue de prévenir les diarrhées et l'apparition de mammites en première lactation. Y a-t-il un réel intérêt sanitaire à pasteuriser le lait ? » (un éleveur de la Somme)
La pasteurisation du lait (trente minutes à 62,7°C) consiste à tuer les bactéries pathogènes, dont la multiplication très rapide dans la buvée des veaux peut être à l'origine de diarrhées. Elle est donc tout à fait indiquée pour le lait issu de vaches à forts comptages cellulaires, dont la charge microbienne est potentiellement élevée. Dans ce cas, la pasteurisation présente l'intérêt de pouvoir distribuer le lait non commercialisable, mais pas le lait contenant des résidus d'antibiotiques qu'il faut impérativement écarter. En revanche, il n'a jamais été démontré que distribuer du lait à cellules aux petites génisses avait des conséquences sur l'apparition de mammites en première lactation chez ces animaux.
- LE COLOSTRUM peut être pasteurisé. Cela permet de réduire fortement la charge bactérienne, sans dégrader sa richesse en immunoglobulines. L'absorption des immunoglobulines en est même améliorée, car une forte contamination bactérienne du colostrum pénalise leur transfert dans le sang à travers la paroi du tube digestif. Cette pratique n'a fait l'objet d'aucune étude scientifique en France, mais elle est courante aux États-Unis où elle est mise en oeuvre pour limiter la transmission de la paratuberculose via le colostrum de la mère. Grâce à la pasteurisation, les mycobactéries responsables de la maladie sont détruites. L'option a donc été retenue de prolonger cette pratique tout au long de la phase lactée. Dans une étude menée outre-Atlantique, les veaux nourris au lait pasteurisé, comparé au lait entier, ont enregistré de légers gains de GMQ, et une réduction de la morbidité et de la mortalité a été observée. Si le taxi-lait est présent sur l'exploitation pour des raisons d'organisation du travail et dispose de cette fonction, il y a donc un intérêt à la valoriser. Mais les études américaines montrent également que les gains obtenus justifient difficilement un investissement spécifique dans un pasteurisateur.
- L'INTÉRÊT ÉCONOMIQUE de la pasteurisation dépend du système d'élevage et du nombre de veaux élevés. Si la pasteurisation du lait non livrable permet de ne plus acheter de poudre de lait, son intérêt est évidemment plus important. Mais garder des vaches leucocytaires pour nourrir les veaux fait prendre le risque de contaminations croisées au sein du troupeau pendant la traite. Ce sujet mériterait une étude technico-économique plus approfondie.Dans tous les cas, il faut retenir que la contamination des veaux se fait par la bouche, à partir de la peau des trayons, de la litière, du matériel (tétines, seau, tank à veaux...), des aliments ou encore de l'eau souillée par des fèces. Distribuer du lait pasteurisé (ou dont la pasteurisation est incomplète) dans de mauvaises conditions d'hygiène sera sans effet, car la reprise du développement bactérien dans la buvée des veaux sera alors très rapide.
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