Chaque année, je suis les recommandations en réalisant le premier apport d'azote sur prairie à une somme de températures de 200 degrés, c'est-à-dire lors de la première quinzaine de février. Dois-je anticiper cette année, compte tenu de la douceur de l'hiver ? (Un éleveur de la Somme)
Concernant le premier apport d'azote, sa date optimale et l'utilisation du critère des sommes de températures, je préfère relativiser son application au contexte de la prairie. Deux cas de figures se présentent.
- LA PRAIRIE EST RASE, c'est-à-dire avec une faible quantité d'herbe résiduelle issue de la croissance automnale et hivernale. Dans ce cas, on peut déclencher ce premier apport en prenant en compte les conditions de portance. On ciblera alors en priorité les prairies destinées à la mise à l'herbe pour être en capacité de bien valoriser la pousse permise par cet apport d'azote.
- LA PRAIRIE N'EST PAS RASE, elle présente une quantité d'herbe sur pied issue de la croissance automnale ou hivernale. En clair, le pâturage d'automne n'a pas été conduit de façon optimisée et a laissé sur pied une partie de la végétation qui est désormais sénescente. Dans ce type de prairie, il faut différer le premier apport après un premier nettoyage par les animaux lors de la mise à l'herbe. L'idée est de permettre une repousse feuillue de qualité, et non une repousse d'herbe jeune sur de l'herbe vieillie. En effet, l'apport d'azote est un outil de pilotage de la croissance de l'herbe et de sa valorisation. À ce titre, il participe à créer un décalage dans la pousse de l'herbe pour faciliter la gestion du pâturage. Je me méfie donc un peu de ces outils qui rendent systématiques les apports à une date et à un stade donnés. Même si le cumul de températures de 200°C enregistré depuis le 1er janvier apparaît comme un optimum, il faut bien avoir conscience que cet apport d'azote va engager la croissance des prairies et que derrière, il faudra être en capacité de faire pâturer ou de faucher. Pour le pâturage, je propose des doses de 40 UN/ha sans forcément faire de distinction entre les prairies de graminées et les prairies d'association graminées et légumineuses. En revanche, sur les jeunes semis, je conseille de ne pas mettre d'azote lors de ce premier passage, afin de favoriser l'installation des légumineuses. Pour un ensilage de premier cycle, retenir un maximum de 100 kg N/ha et de 60 kg N/ha au maximum pour un foin.
- CONCERNANT LES APPORTS DE P ET K, ils sont à effectuer en priorité sur les prairies destinées à la fauche exclusive ou à la fauche + pâture en repousse. Les pâtures peuvent supporter l'impasse au regard des résultats des indices de nutrition. La réalisation d'un diagnostic foliaire est un bon outil pour raisonner ces apports car il reflète l'état de nutrition du sol. Il permet de valider une pratique de fertilisation et la répartition des matières organiques entre les différentes parcelles. Ce diagnostic est à réaliser pendant la phase de pleine pousse du couvert (mi-avril, mai) en vue d'adapter la fumure de fond en sortie d'hiver de l'année N+1. Quant à l'entretien, il est conseillé de privilégier les matières organiques (comme le fumier et le lisier) sur prairies fauchées.
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