Quelles sont les options pour rendre mes caillebotis moins glissants ?

Face aux risques d'accidents sur sols glissants, trois solutions principales s'offrent : le délissage thermique ou par martelage, le rainurage, et la pose de tapis en caoutchouc.

- LE MARTELAGE nécessite des précautions particulières s'agissant de caillebotis (ne pas trop casser les arrêtes ou fragiliser la structure du béton), mais les résultats sont bons, et pour moins de 10 €/m2, on peut voir du jour au lendemain les vaches se chevaucher. En cas de surfaçage thermique, le délissage doit être précédé d'un traitement à l'eau chaude sous pression, pour éliminer la mince couche de corne et de déjections qui comble les pores du béton. Ce nettoyage, couplé à la flamme des chalumeaux, a des avantages surtout si la dermatite digitée est là. Vous pourrez espacer (c'est mieux que suspendre) vos traitements de routine plusieurs semaines ou plusieurs mois.

- LE RAINURAGE est souvent employé, y compris sur caillebotis, même si la technique est plus pointue (rainures étroites au disque diamant perpendiculairement aux fentes). Par contre, si la glissance diminue, le confort est altéré. Les contraintes mécaniques sur les sabots deviennent importantes : doublées sur les arrêtes et nulles dans les vides... ce qui est déjà plus ou moins le cas sur les caillebotis. L'usure de la corne est aussi augmentée : attention au parage trop appuyé, aux risques d'ulcères en pince, et aux problèmes de ligne blanche.

- DES TAPIS de bonne épaisseur (trop minces, ils glissent encore plus) et découpés sur mesure pourraient être une bonne solution. L'appui de l'onglon creuse une petite cuvette favorable à une bonne traction au sol et les déformations du caoutchouc répartissent les contraintes mécaniques sur tout le sabot. Les vaches ne s'y trompent pas et trottent immédiatement sur les sols ainsi recouverts. C'est le type de sol qui se rapproche le plus du milieu pour lequel elles sont conçues : le pâturage. Même si l'investissement est important (50 €/m2), il est rentable à moyen terme. Mais tout dépend de vos aménagements. Si vos logettes ne sont pas plus accueillantes que les couloirs, le risque est grand de voir des vaches s'y coucher, s'y salir et gêner les déplacements et le repos des autres. Plus préoccupant, si les sols y sont favorables à l'exercice ou à la station, les animaux vont fréquenter préférentiellement cette partie du bâtiment pour la majeure partie de leur temps debout, délaissant le couloir d'alimentation et perturbant la tranquillité du secteur dédié au repos couché.

N'oubliez pas que votre premier soin doit être de permettre un maximum de temps couché choisi. Pour être performantes, les vaches doivent passer au moins douze heures par jour couchées, en une succession de dix à douze périodes quotidiennes de soixante à quatre-vingts minutes. C'est alors que vous valoriserez leur potentiel génétique, celui de votre système d'alimentation, de votre bâtiment et tous ses équipements. Mon conseil : délissez et investissez plutôt dans des matelas pour vos logettes : la rapidité du retour sur investissement vous surprendra.