Comment faire pour que nos vaches retrouvent de la mobilité ?

Les boiteuses modifient leur comportement d'ingestion, ce qui perturbe le fonctionnement de leur rumen et les rend plus sensibles à la fourbure.© CHRISTIAN WATIER
Les boiteuses modifient leur comportement d'ingestion, ce qui perturbe le fonctionnement de leur rumen et les rend plus sensibles à la fourbure.© CHRISTIAN WATIER (©)

Nos 100 vaches sont ternes et bien peu mobiles. On dirait qu'elles marchent sur des oeufs... Du coup, nous peinons à produire notre quota. Nous avons bien essayé de faire parer quelques vaches, mais sans résultats probants. En fait, on ne sait plus par quel bout prendre le problème.

Les boiteries des vaches laitières, généralement sous-estimées, sont causées par un nombre limité de maladies : panaris, fourchet, dermatite digitée (Mortellaro), fourbure et lésions du sabot. Mais les facteurs de risque sont nombreux et souvent interdépendants. À titre d'exemple, et bien que l'alimentation ne soit pas la cause la plus fréquente des boiteries, contrairement à ce qu'on entend trop souvent, les vaches boiteuses modifient leur comportement d'ingestion, avalent plus vite des repas plus gros (et moins nombreux), ce qui perturbe le fonctionnement de leur rumen, les rendant plus sensibles à la fourbure... Un vrai cercle vicieux !

- UN PROBLÈME DE TROUPEAU. D'autres facteurs propres aux animaux (fonctionnement du pied, génétique, stade physiologique, âge...) et de nombreux facteurs d'environnement (conduite d'élevage, nature et entretien des sols, conditions du couchage, ambiance du bâtiment...) entrent en ligne de compte. Les perturbations de la mobilité sont bien un problème de troupeau, multiforme et multifactoriel, différent dans chaque élevage, mais presque toujours très pénalisant en termes économiques. Les boiteries limitent ou empêchent l'expression des potentiels présents dans la ferme (génétique, système d'alimentation, main-d'oeuvre, bâtiments et équipements d'élevage...). Leur prise en charge devrait logiquement être pluridisciplinaire : pédicure, conseiller en nutrition, vétérinaire... tous conjointement occupés à la santé productive des sabots des vaches et des génisses.

- UN VRAI DIAGNOSTIC AVANT TOUT. Quel que soit l'élevage, rien ne devrait être entrepris avant un vrai diagnostic général de la situation : problèmes présents au niveau des pieds, maladies associées, état général du troupeau. Cette étape comporte évidemment le parage diagnostic d'un nombre significatif d'animaux par un professionnel. Ensuite, seront recherchés les facteurs de risques spécifiques aux problèmes diagnostiqués. Leur correction ou adaptation guidera la conduite à tenir pour en limiter les conséquences négatives. Le plan de lutte décidé comportera sans doute un volet « parage fonctionnel ou correctif », à organiser au mieux des possibilités selon que vous souhaitiez être autonome ou que vous choisissiez de confier ce travail à un intervenant extérieur.

- LE PARAGE, GÉNÉRALEMENT INCONTOURNABLE. Le traitement comme la prévention des boiteries passe presque toujours par un « parage fonctionnel » correctement réalisé, sur les bonnes vaches et au bon moment ! Ce geste, bien plus technique qu'il n'y parait, nécessite un bon savoir-faire (et donc un apprentissage), du matériel adapté et un minimum de temps passé, pour trouver sa pleine efficacité. Trop peu nombreux sont les intervenants susceptibles de prendre en compte les dysfonctionnements particuliers à votre système d'élevage pris dans sa globalité, mais des initiatives existent : formations d'éleveurs au parage fonctionnel, voire à l'approche multifactorielle des boiteries (GDS de Rhône-Alpes) et formations des pédicures au parage « qualitatif » et diagnostic...

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
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