« Soyons lucides et avançons »

En 1999 et en 2003, différentes réformes de la Pac ont écrit ce qui nous arrive. Un syndicalisme responsable s'est battu contre celles-ci, nous a alertés, nous a mobilisés. Mais beaucoup n'ont pas voulu y croire, pensant que ce scénario était irréel. Cette politique de libéralisme voulue par Bruxelles et Paris, nous ne la souhaitons pas, nous n'en voulons pas. Mais il faut être lucide, elle nous est bel et bien imposée.

Politiquement, pouvons-nous espérer un changement radical de cap ? Non. Un exemple : les frontières resteront ouvertes. Regardons autour de nous, sortons la tête du sable, il n'est peut-être pas trop tard.

À nous de nous battre pour qu'à l'intérieur de la Pac, nous conservions un certain nombre d'outils de gestion des marchés, même s'ils ne sont plus ceux que nous avions (les politiques n'ayant pas la même définition de la régulation que nous). Battons nous pour un budget ! Après un commissaire autrichien, puis danois, nous avons aujourd'hui un commissaire roumain. Si son discours apparaît bien sous tous rapports, ne nous trompons pas. Il vient de l'Est, et le souhait de ces pays est bien de partager ce budget autrement. Il peut en être de même pour le volume laitier ! De plus, au fil des réformes, on s'aperçoit que la Pac est de plus en plus nationale et que les régions voudraient se l'approprier, ce qui pourrait encore accroître les différences.

Sur le plan national, profitons de la LMA pour faire avancer nos idées sur le rapport producteur transformateur- distribution. Continuons notre lobbying sur les politiques. Battons-nous pour être compétitifs par rapport à nos voisins :

- Travaillons sur l'aspect technico- économique, nous avons déjà beaucoup progressé, mais il reste de la marge, les résultats comptables le montrent.

- Continuons notre formation, profitons de l'appui de nos organismes… Ne les détruisons pas.

- Améliorons notre productivité. Depuis plusieurs générations, nous allions dans ce sens, mais depuis quelque temps, dans le discours, ce n'est plus possible. Ne tombons pas dans la démagogie ! Il ne s'agit pas non plus d'aller vers les volumes des pays du Nord. Le libéralisme est arrivé dans nos exploitations. En conclure que tout est perdu est une erreur. Il faut repousser cette idée et continuer de se battre, d'évoluer. Qu'ont fait nos grands-parents et parents ? Il y a encore de l'avenir dans ce métier. Prenons le train quand il passe et méfions-nous des sirènes qui leurrent les voisins pendant qu'eux-mêmes évoluent.

LOÏC GUINES, ELEVEUR EN ILLE -ET-VILAINE

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

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