Le lablab, légumineuse africaine, a été étudié sur les sols français en association avec le maïs dans le cadre du projet Tropi’Cow. Mais, alors que cette légumineuse peut présenter de très bons rendements, avec un bon taux de matière azotée, les résultats sont décevants.
« Le lablab purpureus est une légumineuse africaine dont la taille de la graine est proche de celle du maïs. De plus, sa vitesse de développement est proche de celle du maïs, ce qui en fait une légumineuse vraiment intéressante en association, en tout cas au premier abord », explique Olivier Guerin, chargé de mission Innovation Agronomie à la chambre d’agriculture de Nouvelle-Aquitaine.
Dans le cadre du projet Tropi’Cow, qui regroupe plusieurs partenaires dont Arvalis, l’Idele, l’Inrae ou les chambres d’agriculture, des essais ont été conduits avec cette légumineuse. « Quand la température monte trop, le lablab se met au repos et peut redémarrer en septembre alors que la période d’ensilage commence », constate-t-il au sujet des difficultés rencontrées lors de sa culture.
Une excellente production sous serre
« Le lablab se comporte comme une liane et peut ralentir le chantier de récolte. Par ailleurs, les premiers tests de 2017 ont révélé l’absence dans les sols français des bactéries qui, en s’associant aux racines des plantes, réalisent la fixation symbiotique de l’azote atmosphérique. En effet, sur un sol de métropole, les nodosités ne se développaient pas. Dans le cadre du projet Tropi’Cow, un inoculum a alors été créé par l’Inrae, à partir de bactéries isolées sur des échantillons de terre de l’île de La Réunion », poursuit Olivier Guerin.
En condition contrôlée, sous serre, le lablab, lorsqu’il est inoculé, produit quatre fois plus de matière sèche et deux fois plus de MAT que non inoculé. Seulement, en conditions réelles, les résultats sont bien plus décevants. « Nous ne retrouvons pas ces chiffres sur le terrain, observe Olivier Guerin. Nous avons travaillé sur trois régions : Occitanie, Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire, avec 13 essais en bandes et 7 essais en microparcelles en 2022 et 2023. Nous avions des essais en mélange maïs et lablab (variété Sustain, inoculum Inra 1) ainsi que des essais en maïs pur, avec des densités de semis différentes : 90 000 grains/ha pour le maïs pur versus 76 500 grains/ha pour le maïs associé à 70 000 grains/ha pour le lablab. »
Les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes avec seulement une hausse du rendement de 0,6 t de MS/ha pour l’association maïs-lablab par rapport au maïs seul. Côté MAT, la progression est de 0,5 point, avec une grande variabilité dans la présence de nodosités. À l’hectare, l’augmentation de MAT en association se porte à environ 118 kg (672 kg de MAT/ha en maïs pur).
« Nous avons voulu évaluer le gain économique face à un tourteau de soja à 46 % de protéines. Cette hausse de 118 kg de MAT correspond à 257 kg de soja et donc à une économie de 129 €/ha (soja à 503 €/tonne délivré Montoir au 11 août 2023). Seulement, le coût d’implantation est d’environ 74 €/ha du fait d’une réduction de la densité de maïs de 15 % donc une économie d’environ 29 €/ha, d’un coût de la semence de lablab de 60 à 84 €/ha en fonction de sa densité de semis et d’un coût de l’inoculum de 10 à 20 €/ha. L’économie réalisée n’est donc au final que de 55 €/ha hors coût de la main-d’œuvre », relève Olivier Guerin.
Les essais se poursuivent
« Le lablab seul peut produire jusqu’à 5 t de MS/ha (semis de mi-mai), aussi faut-il quand même réfléchir à son utilisation, avec des perspectives en dérobée après une récolte précoce (orge, pois), par exemple. Les repousses après l’ensilage d’un maïs-lablab peuvent produire plus de 1 t de MS/ha et être pâturées », pointe Olivier Guerin. Les essais continuent donc en 2024 afin de réfléchir à comment valoriser le potentiel de cette plante.
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