La médiation qui s’était entamée entre l’Unell et Lactalis le 9 septembre s’est clôturée le 7 octobre par un accord. On se souvient que l’association d’OP avait saisi le médiateur des relations commerciales agricoles fin août, jugeant infondée l’activation de la clause de sauvegarde par le groupe mayennais quatre semaines plus tôt. De ce fait, le prix de base du troisième trimestre n’avait pas été défini à partir de la formule de prix contractuelle. Les 428,54 €/1 000 1 de juillet, août et septembre l’avaient été par Lactalis sans l’accord des OP.
Un prix contractuel
L’accord du 7 octobre marque le retour du groupe mayennais dans les rails contractuels et la volonté de l’Unell d’aller de l’avant. « Nous avons clos le litige du troisième trimestre par un rattrapage négocié de 9 €/1 000 l étalés sur le quatrième trimestre, indique Yohann Serreau, vice-président de l’Unell. Si nous pensons toujours infondée l’activation de la clause de sauvegarde par Lactalis, nous n’avons pas voulu nous engager dans une procédure judiciaire qui sera longue. » Le médiateur n’a pas tranché cette question et, selon l’Unell, il n’est pas sûr que le nouveau Comité des règlements des différends commerciaux agricoles – que l’on peut saisir en cas d’échec d’une médiation – le fasse.
Actualisation des coûts
Les deux parties se sont accordées vendredi dernier sur 454,31 €/1 000 l de prix de base en octobre (Lactalis France), dont 3 € de rattrapage « T3 », et sur un prix moyen de l’ordre de 464,80 € pour le quatrième trimestre. « C’est un prix contractuel, calculé à partir de la formule de prix », insiste Yohann Serreau. Pour cela, en amont, il a fallu négocier l’évolution du prix de revient des producteurs et celle du surcoût de fabrication du beurre et de la poudre lié au prix de l’énergie. À savoir dans le premier cas, 400 € pour octobre et novembre et 440 € pour décembre (respectivement + 30 € et + 70 € par rapport au prix de revient de décembre 2021).
Dans le second cas, le surcoût de 15,54 € dégagé ne reflète pas toute l’année 2022, seulement le quatrième trimestre. Rappelons que les coûts de fabrication des beurre-poudre font actuellement l’objet d’une négociation au Cniel. La publication de l’indicateur interprofessionnel est suspendue depuis le printemps en raison de l’inflation sur l’énergie. Jusqu’en mars, il comptait une déduction de 71,77 €/1 000 l au titre des coûts de fabrication établis il y a plus de dix ans. À partir d’avril, Lactalis, entre autres, les a montés à près de 120 €. La négociation les passe donc à 135 € pour le calcul de la partie beurre-poudre des prix du « T4 ».
Accord aussi pour l’OPLGO
Les 454,31 € de prix de base France d’octobre se déclinent dans les régions de cette façon : 456,11 € en Bretagne-Pays de la Loire, 452,01 € en Basse-Normandie, 450,61 € dans le Sud-Est et 457,08 € dans le Grand Est (plus sur notre observatoire).
De son côté, l’OPLGO a un accord pour 454 € en octobre soit 455,80 € en Bretagne-Pays de la Loire et 451,70 € en Basse-Normandie.
Claire Hue
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