
En forçant Lactalis à publier les comptes de sa société B.S.A, la Confédération Paysanne a certes fait un coup médiatique et politique. Mais c’est aussi un coup d’épée dans l’eau. Car ce ne sont pas les comptes de Lactalis qui ont été publiés, mais juste ceux de sa holding. Et ils ne disent rien de l’empire Lactalis et de sa rentabilité supposée.
Le périmètre de B.S.A loin de couvrir tout le groupe Lactalis
En épluchant ce document (disponible sur infogreffe.fr), on apprend que B.S.A est actionnaire de 17 sociétés, qui sont loin de couvrir le périmètre du groupe. La somme de leur chiffre d’affaires est de 3,66 md€ quand Lactalis annonce, sur son site, un chiffre d’affaires total de 18 md€ (France et international). Parmalat, gros morceau de l’entreprise hors Hexagone, ne figure notamment pas dans les filiales de B.S.A. Le périmètre de B.S.A n’est pas, non plus, seulement français. On y trouve Lactalis Polska (Pologne), Lactalis Vostok (Russie), Stonyfield et Icelandic Milk and Skyr Corporation (USA)… Avec autant de comptes qui, eux, échappent à l’obligation de publication en France.
17 filiales pour B.S.A, 49 pour le groupe Lactalis
Parmi les 17 filiales de B.S.A, on retrouve le « groupe Lactalis » sous l’activité « commerce en gros de produits laitiers ». Là encore, on est loin de couvrir toute l’activité de Lactalis dans l’Hexagone. En effet, cette filiale ne pèse que 2,70 md€ de chiffre d’affaires pour 17 M€ de résultat. C’est bien peu pour quelque 5 mdl collectés, par rapport à un Sodiaal qui, avec autant de lait, fait un chiffre d’affaires de 5 md€ (pour 13 M€ de résultat). Cette société « groupe Lactalis » contrôle elle-même 49 filiales.
Pour se faire une idée vraie du groupe, il faudrait qu’il publie ses comptes consolidés… Autant dire « juste en rêve », puisque c’est une entreprise à capitaux familiaux, qui n’y a aucune obligation. Ni aucun intérêt.
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