Prix. L’accord de Lactalis avec l’Unell et l’OPLB intègre le coût de production dans 25 % du calcul. L’OPLGO et FMB veulent 100 %.
Pour Lactalis, c’est un pas de géant. Pour l’association d’OP Unell (9 OP), juste un premier pas. À la veille du Space, sous l’égide du médiateur, ils sont parvenus à un accord sur la prise en compte des coûts de production dans le calcul du prix du lait. Une pilule que Lactalis a mis du temps à avaler, même si elle est conforme à la loi Égalim. En test pendant six mois, la formule reprend son mix-produit. La valorisation des PGC France (50 % du mix-produit) intègre, à parts égales, l’indice des produits de vente industriels (PVI) et le prix de revient des producteurs (1). Fruit d’une négociation à partir des indicateurs du Cniel, ce dernier est fixé à 371 €/1 000 l en 41/33 pour 2019.
« La moitié du prix du lait est sécurisée »
C’est moins que les 396 € publiés par Idele en début d’année, mais c’est « supérieur aux hausses réellement obtenues auprès de nos clients en GMS », écrit Lactalis aux producteurs. L’indice PVI, lui, est appliqué sur une référence des PGC France établie à 328 €/1 000 l. « Lactalis le demandait à 325 €, nous à 330 €. La négociation a abouti à 328 € », dit Claude Bonnet, président de l’Unell. « Je sais la déception des producteurs à ce que leurs coûts ne soient que dans 25 % du calcul du prix du lait, poursuit-il, mais avec les PVI France, la moitié est sécurisée. De plus, cet accord est une première étape. » La prochaine pour l’Unell est la prise en compte totale du prix de revient dans le prix du lait 2020. Il devrait être publié par le Cniel fin octobre.
OPLGO engage un bras de fer
Le climat est bien plus tendu entre Lactalis et l’OPLGO qui demande « un coût de production sur l’ensemble des livraisons. Nous voulons un accord global sur la gestion des volumes et le prix. Nous sommes prêts à travailler en partenariat avec Lactalis mais nous ne lâcherons pas sur le respect de la loi Égalim », affirme Frédéric David, membre du bureau de l’OP. Une médiation est engagée depuis juillet, mais les positions restent très éloignées. L’OPLGO n’exclut pas d’aller devant la justice si elle estime la loi non respectée.
France Milk Board s’accroche également à un coût de production sur 100 % du lait. L’OP transversale insiste sur le choix d’un chiffre réaliste, autour de 380 € (en 38/32). C’est proche de celui avancé par le Cniel. Les discussions se poursuivent et en attendant d’aboutir, FMB voudrait que l’accord conclu sur la gestion des volumes s’applique.
La bretonne OPLB fait exception. Elle a signé un contrat-cadre avec Lactalis en mars 2018, revu cet été avec une formule de prix proche de celle que l’Unell vient de signer.
(1) Les PGC export (20 % du mix-produit de Lactalis) sont calculés à partir du prix du lait allemand, les produits industriels (30 %) à partir de l’indicateur beurre-poudre du Cniel.
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