En 2022, plus de la moitié des éleveurs vont revoir leurs investissements à la baisse. 31 % gardent le cap et 14 % comptent investir plus qu'en 2021.
« Comment vont évoluer vos investissements en 2022 ? » C'est ce que nous demandions aux éleveurs dans un sondage publié sur Web-agri du 11 au 18 janvier. Parmi les 859 répondants, 14,4 % affirment qu'ils seront en hausse, comme Étienne Fourmont dans la Sarthe qui prévoit un agrandissement et du renouvellement matériel. Pour 54,5 % des répondants en revanche, ils seront revus à la baisse. Pour les autres, ils seront sans changement.
Sur Twitter, l'éleveur normand Antoine Thibault lançait récemment une discussion sur les investissements et les prix en élevage qui a fait beaucoup réagir :
« Chaque 20 janvier est une victoire. Chaque 20 janvier est dur à passer. Chaque 20 janvier, je rembourse 12 800 euros d'un emprunt de plus de 60 000 (le prix d'un petit tracteur), contracté pour payer... des dettes. Et aujourd'hui, c'est la dernière échéance. »
Chaque 20 janvier est une victoire
Chaque 20 janvier est dur à passer
Chaque 20 janvier je rembourse 12 800 euros d'un emprunt de plus de 60 000 (le prix d'un petit tracteur) contracté pour payer... des dettes.
« Quand depuis 2009, pire année de prix du lait, (rappelez-vous la grève du lait et les épandages blancs au Mont-Saint-Michel) on a deux années moyennes où l'on boucle juste les comptes, et une très mauvaise de déficit, les pertes cumulées deviennent énormes. Et ces situations sont dures à vivre : en 2012, même si je n'avais pas pris de salaire, la ferme aurait perdu des sous. Il faut faire patienter les fournisseurs, car on craint que le moindre paiement (même 50 €) entraîne des frais bancaires. »
« Nos fermes demandent des investissements colossaux : en 20 ans, j'ai investi plus de 550 K€ en matériel, bâtiments... (et je ne suis pas sur-équipé !). J'ai souvent payé plus d'intérêts d'emprunt que mon propre salaire. Et 12 ans de galère pro, c'est long, c'est usant, même si j'ai toujours eu un salaire "correct" passant de 900 à 2500 € par mois au fil des ans et des enfants... »
« À certains moments, il s'en fallait de peu pour que les banques ne me suivent pas. Tant d'agris vivent la même situation qui pèse, qui mine au quotidien, dont on ne parle jamais. Qu'on doit piocher dans le salaire de madame ou les sous pour les études des enfants pour boucher temporairement un trou... Merci à mes fournisseurs, qui ont su patienter et me faire confiance quand d'autres, chaque mois, rajoutaient des agios. »
« Et aujourd'hui, après 20 ans de métier, 20 ans à chercher à optimiser, toujours dans les meilleurs de mon groupe lait, cette période est derrière moi. Je n'ai quasi plus de dettes fournisseurs ni de prêt trésorerie. Mais 20 ans, c'est long. Très long. Pensée pour mes trop nombreux collègues et leurs familles qui, depuis 2010, n'ont pas pu supporter cette pression et ont mis fin à leurs jours ne voyant pas le bout du tunnel. Depuis 2010, vous êtes plus de mille anonymes à être tombés. Et ce tweet est pour toi collègue. Ce tweet est pour toi, qui nous a nourri et qui en retour a perdu la vie. »
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