Après une céréale ou un colza, pour peu que la pluviométrie soit de la partie, il est possible d’envisager l’implantation d’une dérobée afin de produire du fourrage supplémentaire.
Bien que cultivées sur une courte durée, après une culture principale, les dérobées estivales permettent de compléter les ressources fourragères et d'allonger la période de pâturage ou d’affouragement en vert. Il est possible d’en implanter après les récoltes de colza et de céréales, mais les semis doivent être faits au plus tard mi-juillet pour arriver à produire de la biomasse en moins de 100 jours.
Sur cette période de semis, la réussite de la levée dépend des précipitations. La production de biomasse restera assez faible, autour des 4 t MS/ha, du fait de la date tardive de semis mais peut être intéressante si les stocks fourragers sont limités.
Si les dérobées se placent avant un maïs, il faudra choisir des espèces qui offrent la possibilité d’une valorisation en fin d’été/début d’automne puis au printemps.
La disponibilité en eau, facteur de réussite
L’intérêt de ces dérobées après céréales va se jouer sur la disponibilité en eau et les conditions climatiques. Il faut être conscient que de grosses variations de rendement sont possibles selon la pluviométrie estivale et qu’il y a un risque de ne pas couvrir ses frais de mise en culture. Par exemple, le millet perlé produit en moyenne 4 tonnes, mais peut aller jusqu’à 8 tonnes s’il reçoit suffisamment d’eau.
Les apports d’eau sont la clé de réussite d’une dérobée estivale. Et ce dès le départ. Pour réussir l’implantation, 15 à 20 mm sont nécessaires dans les jours qui suivent le semis. « Il faut saisir les opportunités d’implantation selon la pluviométrie et ses besoins de fourrages, conseille Mickaël Venot, ingénieur agronomie productions fourragères chez Arvalis. Si les conditions s’y prêtent, il est possible de bien démarrer une dérobée qui permettra d’engranger quelques tonnes de fourrages avec des valeurs alimentaires correctes. » Néanmoins, pour sécuriser ses stocks fourragers, les cultures d’été présenteront un potentiel de production optimal avec un semis sur la fin du printemps.
Adapter l’itinéraire cultural
Après les moissons, le semis doit être fait au plus tôt pour laisser suffisamment le temps à la dérobée d’exprimer son potentiel de production. Cela permet aussi de profiter de la fraîcheur du sol. Pour la préserver, le sol ne devra être travaillé qu’au minimum, juste de façon superficielle. Puis, le roulage du lit de semence favorisera la germination. Après céréales, attention à la rémanence de certains herbicides qui peut durer plusieurs mois et pénaliser les graminées.
Une dérobée après céréales n’aura pas d’impact sur la culture suivante en termes de ressources en eau, du fait du retour des pluies en automne. Mais il faut être attentif sur le choix de l’espèce pour limiter les risques de maladies et les contraintes de désherbage. La fertilisation sera adaptée pour ne pas pénaliser la culture suivante.
Choisir l’espèce selon la valorisation
Le choix de la dérobée estivale doit tenir compte de la forme et la période d’utilisation, de sa place dans la rotation. « Il ne faut pas hésiter à aller vers des espèces productives en conditions chaudes, comme le teff grass, le moha, le sorgho multi-coupe », conseille Mickaël Venot. Les associations graminées et légumineuses donnent aussi de bons rendements.
Le pâturage reste la voie d’exploitation à privilégier. Si une récolte est toujours possible, elle sera coûteuse rapportée aux volumes produits. Cependant, si votre choix se porte sur du sorgho multicoupe, la gestion du pâturage sera délicate. « Pour ne pas avoir de souci avec les facteurs anti-nutritionnels, le sorgho doit avoir atteint une hauteur supérieure à 60 cm, rappelle Mickaël Venot. Comme il pousse vite, il y a des risques de gâchis par le pâturage. »
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