Le réseau mixte technologique (RMT) Filarmoni suit l’économie des filières agricoles. « Parmi nos analyses, nous nous sommes penchés sur l’emploi dans le secteur, retrace Boris Duflot, agroéconomiste à l’Institut de l’élevage. On a longtemps entendu dire qu’un emploi en agriculture en génère 7 dans l’amont et l’aval. Nous avons chiffré ce qu’il en est aujourd’hui. » En 2022, 3 182 000 équivalents temps plein (ETP) sont en lien avec les filières agricoles dont 626 000 emplois directs en agriculture. Un emploi en agriculture en crée un peu plus de 5 emplois dans l'amont et l'aval.
Le nombre d’emplois directs se stabilise
L'emploi agricole comptabilise les exploitants et les salariés, mais aussi les prestataires comme les Cuma et les ETA. Si entre 2012 et 2022, le nombre total a baissé de 11,3 %, une relative stabilité est observée depuis 2015 autour des 626 000 ETP. La baisse du nombre d’agriculteurs est compensée par la hausse du salariat. En moyenne, 35 % des actifs agricoles sont des salariés, soit un actif sur 3 sur l’ensemble des exploitations françaises.
Sur ces 626 000 ETP, 60 % sont liées aux productions végétales, 40 % aux filières animales. C’est dans les élevages que la main-d’œuvre a le plus diminué. Le nombre d’actifs y a baissé de 22,6 % entre 2010 et 2020. En productions végétales, le recul n’est que de 1 %. L’emploi salarié est plus présent dans ces filières qu’en élevage, avec des extrêmes à 76 % de salariat en productions de légumes sous serre, pour seulement 9 % en bovins viande, secteur le moins employeur.
L’élevage de ruminants reste principalement basé sur la main-d’œuvre familiale. « Le salariat ne représente que 14 % des ETP dans les exploitations avec ruminants, chiffre Christophe Perrot, agroéconomiste à l’Idele. Ces exploitations sont les plus exposées au choc démographique des départs en retraite et à celui d’une nouvelle organisation du travail à trouver. »
Des dynamiques territoriales différentes
Même si le modèle de polyculture-élevage reste toujours très présent en France, les agroéconomistes notent une tendance à la végétalisation. Cela entraîne des dynamiques territoriales très différentes. Dans les zones, où le transfert des productions animales vers les productions végétales n’est pas possible, comme dans le Massif Central ou le Grand Est, le nombre d’actifs est en baisse.
L’agriculture reste un vivier d’emplois
Autour des emplois directs dans les exploitations, beaucoup d’emplois indirects sont générés par la production agricole. Par emplois indirects, on entend l’amont et l’aval de la production : les fournisseurs de matériels, d’aliments, la transformation agroalimentaire mais aussi le para-agricole, la logistique et la distribution alimentaire. En 2020, le total des emplois directs et indirects s’élevait à 3,182 millions d’ETP, dont 626 000 en agriculture.
On dénombrait 213 000 ETP à l’aval des exploitations – fournisseurs et services – un total en hausse de 19 % entre 2012 et 2022. Il y avait 596 000 ETP pour la transformation et la mise en marché (+ 3 % entre 2012 et 2022). Avec une hausse de 20,9 %, l’emploi s’est particulièrement développé dans la distribution et la restauration hors domicile pour atteindre 1 537 000 ETP. S’y ajoutent 158 000 ETP dans la logistique (+ 96,6 %) et 52 000 dans la recherche, la formation et l’administration (- 8,8 %).
Ces chiffres sont sous-estimés car les filières pommes de terre, betteraves sucrières et cultures industrielles n’ont pas été prises en compte. Il n’en reste pas moins que ces 3,2 millions d’ETP représentent 11 % des 29 millions d’ETP en France. En comparant aux 990 000 postes que propose la filière automobile, l’agriculture reste un secteur très pourvoyeur d’emplois.
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