Être éleveur fait-il toujours rêver les jeunes ? Beaucoup de producteurs et professionnels de la filière se posent cette question, avec les très nombreux arrêts d’ateliers et départs en retraite depuis plusieurs années, même si le pic de la vague semble passé. Et de plus en plus en doutent avec la charge de travail, les astreintes, les horaires à rallonge, le peu de temps libre, la pénibilité de certaines tâches, l’accumulation de normes et de formalités administratives, le manque de revenu, de reconnaissance, de soutien politique, les critiques sociétales…
Encore des jeunes éleveurs passionnés
Ils se demandent comment limiter la chute du nombre de futurs éleveurs. De même que les lecteurs de Web-agri d’ailleurs. Cela commence dans l’enseignement agricole, dont les effectifs sont en progression mais avec peu d’élèves à s’installer en élevage. Il faut donc communiquer davantage, et de manière plus positive. Un travail doit aussi être mené pour améliorer la rémunération, ainsi que les conditions et le temps de travail. La jeune génération recherche du sens, alors il importe de les rendre fiers de leur profession.
Pourtant des jeunes motivés, passionnés et épanouis dans leur métier, et qui croient en son avenir, il y en a encore. La preuve à Tech’Elevage où six producteurs récemment installés et étudiants dans ce domaine ont montré combien ils aiment la relation avec leurs animaux, la liberté d’organisation et de décision, la technicité exigée en matière de reproduction, d’alimentation, de gestion de la production laitière et fourragère, etc. Tout en insistant sur l’importance de se dégager du temps pour sa famille, ses amis, ses loisirs, ou simplement couper un peu et se reposer.
Qui sont-ils ?
Certes la conjoncture pas toujours facile, la volatilité des cours et du prix du lait, le coût élevé des intrants, le changement climatique et surtout l’image négative de l’élevage les préoccupent, mais ils voient aussi cela comme des défis à relever. Ils savent qu’ils vont devoir s’adapter en permanence et ne manquent pas d’idées pour ça. Quelle est cette nouvelle génération d’éleveurs ? Qu’est-ce qui la caractérise ?
Ils ont un niveau de formation toujours plus élevé, équivalent à un Bac + 5 pour une part croissante d’entre eux. Ce qui leur donne de l’ouverture d’esprit, une vision diversifiée des systèmes agricoles français, et les prépare à conduire des projets. Mais moins à reprendre une exploitation en tant que telle, en termes de compétences techniques, de gestion stratégique, d’expériences terrain.
Ils affichent des attentes et critères d’installation en élevage bien définis. En premier : la rentabilité. Puis, pouvoir se faire la main via un stage de parrainage ou une période de salariat agricole. Enfin, tous veulent du temps libre et cherchent des solutions pour y parvenir : automatisation, délégation, association, embauche de salariés.
Exemples d’installations réussies
Exemple avec Virginie, Rodolphe, Antonin, Théotim, Clément et Clara, qui évoquent leur installation récente ou future, la plupart en société et plusieurs en hors cadre familial. Car l’élevage, c’est comme la marine, fini la transmission systématique de père en fils ! D’ailleurs, elle ne suffira pas à assurer la relève, c’est pourquoi il faut s’appuyer sur les Nima (non issus du milieu agricole) et les femmes : pour continuer à produire 24 Mds de litres de lait, nous avons besoin d’éleveuses et de salariées.
Construction d’un nouveau bâtiment, robotisation, agrandissement de la surface et du troupeau, achat de terres par portage foncier… Jean-François Bellet, Quentin Porquier, Gwendal Sourdain comme Lionel, Morgan et Adrien, n’ont pas peur non plus d’investir dans l’élevage !
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