Nicolas Le Gac, éleveur : « Savoir arrêter un métier passion quand ça ne va pas »

Eleveur de vaches laitières fatigué
« Le travail et la passion de l'élevage, c'est très bien. Mais n'oublions pas : nous sommes avant tout des humains. » (©Image d'illustration : torwaiphoto, Adobe Stock)

Producteur laitier pendant 20 ans, Nicolas Le Gac a changé de métier suite à des problèmes de santé et l’envie de « tourner cette page » de sa vie professionnelle. Aujourd’hui, il est satisfait de sa reconversion, mais ne regrette pas son installation, ni d’avoir été éleveur, profession qu’il a exercée avec passion.

Nicolas Le Gac est producteur laitier à la Chapelle-Neuve (Morbihan) depuis une vingtaine d’années quand il décide, en décembre 2021, de « tourner la page ». Installé derrière un tiers en 2002, avec 35-40 vaches sur une cinquantaine d’hectares, il reprend l’exploitation familiale en 2013 (50 ha, 270 000 l) et produit 586 000 l de lait/an.

Un changement qui lui trotte dans la tête depuis quelque temps déjà. Plusieurs mois auparavant, il tombe « par hasard » sur un article parlant de la formation Vivéa "Continuer ou se reconvertir", organisée en partenariat avec la chambre d’agriculture de Bretagne (la vidéo ci-dessus est issue de sa chaîne Youtube) et la MSA. Il en discute avec son épouse, qui lui conseille d’y participer pour y voir plus clair sur son avenir.

Il s’inscrit donc à la session de juin 2021. Une expérience qui permet de « faire le bilan de sa vie » professionnelle, et « redonne un nouvel élan » soit pour continuer, parce que c’est ce que choisissent une partie des participants, soit pour se lancer dans autre chose.

« Penser à soi, pas au regard des autres »

S’ensuivent des soucis de santé, en décembre de la même année. « Des douleurs partout à en pleurer, sans savoir ce que j’avais », confie-t-il, alors très inquiet. « La traite devient un calvaire », et l’exploitant va travailler « à reculons », se demandant « qui, sinon, effectuerait le boulot ».

L’élément déclencheur qui lui « fait prendre conscience que le travail, la passion de l’élevage, c’est bien, mais que nous sommes avant tout des humains avec, souvent, une famille derrière ». « Prendre la décision d’arrêter le métier d’éleveur, qu’on a toujours souhaité exercer, n’est pas simple mais il faut franchir le pas » quand ça ne va plus.

Une décision pas facile.

Et ne pas avoir peur du regard des autres. « J’ai expliqué les choses clairement à toutes les personnes qui voulaient bien l’entendre. Faut penser d’abord à soi ! », estime le producteur, aujourd’hui salarié dans un magasin de coopérative agricole.

« Si c’était à refaire, je m’installerais toujours, mais différemment »

Les débuts de cette reconversion professionnelle, pour l’agriculteur, n’ont pas été faciles. « En particulier le premier mois, avec beaucoup à assimiler en informatique entre autres, détaille-t-il. Je me suis accroché et maintenant, ça le fait ! J’ai trouvé ma place. »

Pour autant, « si c’était à refaire », Nicolas Le Gac se « réinstallerait », indique-t-il. Mais sans doute « différemment » sans transiger sur « l’essentiel pour réussir une installation agricole et la faire perdurer : pas le matériel ni l’aspect financier, mais l’humain, encore trop souvent oublié actuellement », juge-t-il.

Il importe également, selon l’exploitant, de prioriser les tâches, entre celles qui doivent être réalisées sans attendre et celles que l’on peut reporter. « Pour moi, tout était important tout de suite », reconnaît-il avant de conclure : « On commet tous des erreurs, c’est ainsi qu’on apprend. »

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