C’est à Épinal (Vosges) que se sont déroulées les 7 et 8 décembre les deuxièmes assises du lait de la Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), rassemblant plus de deux cents congressistes des sections laitières des FDSEA et FRSEA. En coulisses, après la déconvenue des producteurs français sur le prix du lait 2022 (voir « En 2022, la hausse frise les 80 €/1 000 l »), les discussions allaient bon train sur la nécessité de poursuivre en 2023 les hausses tarifaires sur les PGC France. Ils sont gages d’une certaine sécurité lorsque la demande internationale recule. « Si nous avons un infléchissement des marchés, notre mission est d’être sur le haut de la pile des prix du lait européens », affirme Thierry Roquefeuil, président de la FNPL. Mais le prix du lait n’était pas le sujet central de ces assises.
Garder toute sa place à l'élevage
Tous les regards étaient tournés vers le moyen et long terme. Recul de la collecte, renouvellement des générations, adaptations climatiques, lobby d’ONG et d’activistes antispécistes contre l’élevage bovin, etc., les défis à relever sont nombreux. Même pas peur, ont répondu les responsables syndicaux présents dont les conclusions vont alimenter la rédaction d’un livre blanc qui sera prochainement remis au ministre de l’Agriculture. « Profitons de la future loi d’orientation et d’avenir agricoles pour réfléchir à ce que sera l’agriculture dans quarante ans, les enjoint Marc Fesneau. Nous avons besoin de l’élevage mais ça ne veut pas dire qu’il n’y a pas des transitions à mener », ajoute-t-il sans guère plus de précisions.
Transmission : faire évoluer les Gaec
Le ministre de l’Agriculture est en particulier preneur d’idées pour une meilleure attractivité du métier d’éleveur. La FNPL planche dessus depuis un an, à la suite de ses premières assises en 2021 en Vendée. Son travail porte, entre autres, sur l’arrivée des jeunes dans les Gaec. « Un jeune veut s’installer aujourd’hui sur un projet, et non plus pour toute une carrière car c’est financièrement trop lourd, dit Yohann Barbe, membre du bureau de la FNPL. Peut-on imaginer une bulle capitalistique à côté du Gaec pour transmettre progressivement le capital social mais sans remettre en cause son principe de transparence ? C’est la question que nous allons poser à l’association Gaec&Sociétés en janvier. » D’autres solutions sont à l'étude telles que des capitaux apportés par un fonds d’investissement auquel le jeune ne paierait que les intérêts. Disons-le. On aurait aimé plus de détails. Ils devraient être donnés avant le Salon de l’agriculture.
La FNPL a décidé aussi de s’atteler à parler positivement du métier d’éleveur. Son public cible : les jeunes dans les lycées, « par exemple, à partir de notre réseau d'éleveurs témoins habitués à communiquer auprès du grand public. Ils pourraient les accueillir sur leur ferme pour leur faire découvrir le métier », illustre Yohann Barbe.
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