Herbe ou maïs : quel est le système le plus durable ? Valérie Brocard de l'Institut de l'élevage a répondu à cette question d’un point de vue technique, environnemental et économique lors des Journées 3R 2020.
« Si on a le choix, vaut-il mieux produire du lait avec plus de maïs ou plus d’herbe pâturée ? Et si on n’a pas d’accessibilité, peut-on gagner sa vie avec un système maïs tout en étant vertueux pour l’environnement ? » C’est à ces questions que Valérie Brocard de l’Idele a répondu lors des Journées 3R 2020 en se basant sur cinq ans d’expérimentation de deux systèmes laitiers à la station expérimentale de Trévarez :
| Système plus maïs | Système plus herbager |
| 15 ares pâturables/VL | 40 ares pâturables/VL |
| 46 % maïs dans la SFP | 28 % maïs dans la SFP |
| 60 ha dont 5,4 ha céréales | 65 ha dont 4,2 ha de céréales |
| 59 VL prim'holstein | 64 VL prim'holstein |
2 saisons de vêlages groupés pour IVV 12 mois. Ration à 95 g PDI/UFL 4 kg de concentré pendant 4 premiers mois de lactation. | |
Il ressort de ces cinq ans d’expérience que le système avec plus de maïs, a permis de produire plus de lait par an et par vache, avec un peu plus de taux. En termes d’autonomie protéique, le système plus herbager a pu se passer de correcteur azoté 135 jours par an (contre 35 pour le système maïs) et a fermé son silo de maïs 70 jours par an.
D’un point de vue environnemental, les deux systèmes ont des bilans apparents de l’azote et des empreintes carbone qui sont proches des références pour les élevages laitiers bretons moyens. Il apparaît toutefois que le système plus herbager a un bilan apparent de l’azote plus faible et surtout un potentiel de lessivage de l’azote plus bas. Son empreinte carbone nette est plus faible en raison de sa plus forte part d’herbe, qui permet de séquestrer davantage de carbone.
| Bilan environnemental | Système maïs | Système herbe | Système bovins laitiers de l'ouest de la France |
| Bilan apparent kg N/ha | 111 | 88 | 103 |
| Potentiel de lessivage kg N/ha | 51 | 15 | NC |
| Empreinte carbone brute (kq éq.CO2/l lait corrigé) | 0,96 | 0,94 | 1,01 |
| Empreinte carbone nette (kq éq.CO2/l lait corrigé) | 0,86 | 0,81 | NC |
| Autonomie protéique alimentaire % | 68 | 81 | NC |
Enfin d’un point de vue économique, le système herbager a permis de dégager 50 000 euros de plus en tout sur cinq ans. C’est surtout le coût alimentaire plus faible dans ce type de système (21 euros de moins) qui permet d’avoir un revenu disponible supérieur de + 24 €/1 000 l.
Deux systèmes durables
En conclusion, Valérie Brocard explique : « Finalement, le gagnant c’est le fourrage ! Ces deux systèmes bien conduits et basés sur le fourrage peuvent être durables mais il s’avère que le plus pâturant a été le plus efficace économiquement. La principale piste d’optimisation pour ces deux systèmes réside dans le regroupement des parcellaires et l’accessibilité au pâturage. »

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