NORMANDS : TOUJOURS PLUS HAUTS ET PLUS COMPLETS

LA SÉLECTION GÉNOMIQUE N'EN FINIT PAS DE BOUSCULER LES HABITUDES. Jusque-là, l'indexation d'avril affichait le plus grand nombre de nouveaux taureaux, permettant le renouvellement du catalogue des entreprises de sélection. Cette année, la sortie de décembre met sur le marché presque autant de jeunes que celle d'avril : vingt-cinq mâles. La moitié porte l'empreinte d'Upérise et d'Ulozon. Vigilance donc sur les accouplements.

On ne peut pas rester insensible au nouveau leader génomique, Jesper (en stock très limité), qui détrône l'ancien, Jesse PC. Les deux concurrents ont des profils opposés.

LA REVANCHE D'AUBRAY

Jesse PC est très laitier, dégrade les taux et la musculature. Jesper enrichit surtout le lait en matières grasses et protéiques pour un index lait sous les 600 kg. Il excelle en fonctionnalité : la conformation de la mamelle et sa santé, et surtout la reproduction (1,4) qui le place en huitième position sur ce critère parmi les reproducteurs de 120 points d'Isu et plus. La fertilité « vache » pèse de tout son poids dans son résultat : elle s'élève à 1,7. Jesper est dopé par son grand-père maternel, Aubray... juste derrière lui sur ce critère (également 1,4 pour 1,3 en fertilité vache). Trois fois moins utilisé que ses congénères Alma et Arnica, il prend une double revanche en cette fin 2015. La première est bien sûr la sortie de Jesper, la seconde est sa progression de 7 points d'Isu grâce essentiellement à l'accroissement de son index lait de 85 kg. Il atteint ainsi la barre des 150 d'Isu (page ci-contre).

LA LIGNÉE DRIVER SUR SAINTYORRE AU RENDEZ-VOUS

Face à ce turn-over incessant de nouveaux géniteurs, comment extraire des tendances ? L'Éleveur laitier a choisi de croiser le niveau laitier et la morphologie en fixant deux seuils : un index lait à 800 kg et une note de 0,8. Sept nouveaux émergent, dont cinq avec l'empreinte Driver via Upérise ou Ulozon en voie paternelle ou maternelle.

La combinaison la plus performante revient à Jalifax (151 points d'Isu), un fils d'Halifax (Alma) sur Ulozon. Il met sur la table 1,3 de morphologie et 983 kg de lait. Neutre en squelette, il améliore surtout la mamelle et les aplombs. La production laitière est, en revanche, amoindrie par des taux négatifs.

De ce focus sur le duo morphologie-lait se dégagent également trois mâles issus du croisement Upérise ou Ulozon avec Saint-yorre. Ces derniers mettent à leur disposition leur grande capacité à améliorer la mamelle et les aplombs. Il s'agit de Jévézel (actuellement en stock très limité), Juza et Juno.

Tous les trois subissent la propension à dégrader le squelette et la musculature de leurs grands-pères. Juza (159 d'Isu), un fils de Game Over, relève la tête grâce à son TP à 2. Juno (160 d'Isu) se distingue par un trio santé de la mamelle -reproduction-longévité positif, hérité d'Ulozon. Il n'atteint pas tout de même le niveau haut de gamme de Jesper. Quant à Jévézel (168 d'Isu), il se démarque par un index lait qui dépasse les 1 170 kg, couplé à un TP légèrement positif. Sans oublier sa reproduction à 0,9 qui le place numéro 2 du millésime 2015/3 sur cet index.

GRAND ÉCART SUR LE LAIT

L'indexation 2015/3 fait le grand écart sur le lait. Si Jévézel en est le leader, Joyau (149 d'Isu) dénote avec ses... 37 kg. Ce fils de Génial Isy sur Unnoel compense par un profil boucher : 1 en musculature et par un squelette relativement développé. Certes, sa note mamelle à 1,6 retient l'attention, mais on l'imagine mal utilisé dans les élevages français.

S'il fallait axer le choix sur la mamelle, Jurade (144) trouverait grâce davantage à leurs yeux. Son 2,1 le désigne numéro 3 en mamelle des taureaux de 120 points d'Isu et plus. C'est un fils de Guarana sur Alma.