« Depuis le début de la génomie, on s'est focalisé sur les performances du troupeau issues de la génétique. Mais seules 30 % des performances d'une vache laitière s'expliquent par la génétique. Le reste est issu de l'environnement (conditions d'élevage, alimentation...). Aujourd'hui, grâce à GHP, on s'intéresse à ces 70 % restants pour personnaliser l'accouplement à chaque élevage », explique Sylvie Patey, secrétaire générale de Gènes Diffusion à l'occasion du lancement du nouveau programme "génétique haute performance" de Gènes Diffusion.
Analyse du microbiote intestinal des vaches
« Le microbiote intestinal varie d'un élevage à l'autre selon l'alimentation, les conditions de vie du troupeau, sa santé globale, etc. Et il joue un rôle important sur les performances des vaches. En l'analysant, nous obtenons une photographie complète de l'élevage. Nous avons alors construit un algorithme permettant de prédire les performances d'un taureau au sein de l'élevage selon ses caractéristiques propres », affirme Claude Grenier, directeur du groupe Gènes Diffusion.
Le programme GHP s'adresse aux éleveurs Holstein avec un pré-requis : 100 % du troupeau génotypé.
Ce nouveau service s'adresse aux éleveurs Holstein dont 100 % du troupeau est génotypé et qui réalisent du contrôle de performance. Concrètement, le programme comporte quatre phases :
- un prélèvement en ferme de 10 échantillons de bouse pour analyser le microbiote en laboratoire (analyse renouvelée chaque année durant toute la durée du contrat pour mettre l'algorithme à jour) ;
- une personnalisation des index taureaux en fonction des données de l'élevage (génotypage, analyse du microbiote et résultats du contrôle de performance) ;
- le technicien et l'éleveur peuvent alors réaliser le plan d'accouplement individualisé ;
- ils projetteront ensemble le progrès génétique de l'élevage pour les prochaines générations.
Des index personnalisés pour chaque élevage
« Un taureau a ses caractéristiques sur le papier mais les résultats varient d'un élevage à l'autre. Avec le programme GHP, chaque taureau aura des index personnalisés propres à chaque élevage ; chaque éleveur aura son propre catalogue. Cela concernera les aspects lait, taux, cellules et donc l'Inel, l'Isu et la santé mamelle, puis d'autres caractères à venir par la suite », poursuit le directeur.
75 €/VL/an de bénéfice net annoncé
Sur le terrain, Gènes Diffusion propose un contrat de trois ans. Le coût : 500 €/an d'adhésion, auquel s'ajoute 49 €/an/femelle pour la mise à la reproduction + 20 €/dose sexée (mise en place non inclue mais prix des paillettes fixe et garanti tout au long de l'adhésion).
« Concrètement, cela présente un coût additionnel de 10 €/VL/an par rapport au coût actuel de reproduction. Et les tests menés en ferme jusqu'à présent affichent un gain de 85 €/VL/an, notamment grâce aux progrès sur le litrage et les taux. » Le bénéfice net s'élèverait donc selon la direction à 75 €/VL/an. « Avec le programme GHP, la rentabilité de l'élevage s'améliore durablement ; c'est à partir de la troisième année, lorsque les génisses intègrent le troupeau, qu'on mesure pleinement le retour sur investissement. »
Et Claude Grenier s'engage à un accompagnement financier des éleveurs : « Puisqu'il faut que le troupeau soit entièrement génotypés, nous maintenons notre aide de 5 €/femelle génotypée, à laquelle nous ajoutons 4 €/vache pour les élevages s'engageant dans le programme et où il resterait encore quelques vaches à génotyper. »
La coopérative estime que 30 % de ses éleveurs pourraient être intéressés par le programme. L'alliance avec Seenergi devrait également l'aider puisque les éleveurs adhérant au service Génocellules ont déjà génotypé l'ensemble de leur troupeau. Et si le service ne s'adresse à l'heure actuelle qu'aux éleveurs de race Holstein, la direction n'exclue pas de l'ouvrir prochainement à d'autres races (Normande et Charolaise notamment), voire à d'autres productions ensuite.
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