Ajuster sa ration en fonction des analyses de fourrages

Il est essentiel de bien choisir le moment et la méthode d’échantillonnage, ainsi que de comprendre les résultats pour ajuster les rations de manière efficace. L’analyse régulière des fourrages est un investissement rentable pour garantir la performance d'un élevage.

Le bon moment pour prélever un échantillon de fourrage

Le moment auquel vous prélevez un échantillon est crucial pour obtenir des résultats fiables. En général, voici les recommandations pour les différents types de fourrages :

- Ensilage de maïs : il est conseillé de prélever un échantillon environ deux mois après le début de la fermentation, lorsque ce dernier est stable. Vous pouvez aussi anticiper la valeur en analysant un échantillon de maïs « en vert » lors du chantier d’ensilage.

- Ensilage d’herbe ou de céréales immatures : attendez un minimum de 21 jours de conservation avant d'effectuer l’analyse.

- Fourrages secs : si vous travaillez avec des fourrages très secs (plus de 85 % de matière sèche), comme du foin par exemple, vous pouvez prélever l’échantillon directement après la récolte.

Un échantillon prélevé trop tôt pourrait ne pas refléter la fermentation complète, ce qui fausserait l’analyse.

Les bonnes pratiques d’échantillonnage

Pour garantir la fiabilité des résultats, il est important de prélever des échantillons représentatifs. Dans un silo ou une botte de foin, prenez plusieurs échantillons à différents endroits pour éviter de ne recueillir que des zones localisées non représentatives de la totalité du fourrage.

L’outil le plus adapté pour cet échantillonnage est la carotteuse à fourrage, qui permet de prélever un échantillon en profondeur, tout en conservant une bonne homogénéité.

Les échantillons doivent être soigneusement conservés à l’abri de l'humidité, du soleil et du vent. Il est recommandé de les congeler pendant une nuit avant de les envoyer par voie postale simple au laboratoire dans un sac hermétique zippé.

Où envoyer ses échantillons ?

Il existe plusieurs laboratoires spécialisés pour réaliser des analyses de fourrage, mais il est crucial de choisir un laboratoire de confiance pour garantir des résultats précis. Les analyses peuvent être effectuées à l’aide de deux méthodes principales :

- Analyse chimique : c’est la méthode la plus longue et la plus coûteuse (environ 55 € HT). Elle consiste à effectuer des réactions chimiques pour mesurer les différents composants du fourrage. Elle est très précise et fournit des valeurs de référence fiables, mais elle prend plus de temps.

- Analyse infrarouge (NIR) : Cette méthode est moins coûteuse (environ 35 € HT) et plus rapide. Elle fonctionne en mesurant la réflexion de la lumière sur les composants du fourrage. Bien qu’elle soit plus rapide, les résultats sont également fiables et sont souvent calibrés à partir des données obtenues par analyse chimique.

Interpréter les résultats d’analyse

Une fois l’échantillon analysé, le laboratoire vous fournira un rapport détaillant la composition du fourrage. Les résultats sont exprimés en pourcentage de matière sèche (% MS). Parmi les principales informations contenues dans le rapport, vous trouverez :

- Protéines brutes : celles-ci indiquent la quantité de protéines disponibles dans le fourrage. Cela est essentiel pour l'alimentation des vaches en lactation ou en croissance, qui ont des besoins protéiques plus élevés.

- Fibres : la teneur en fibres est un facteur important pour la digestibilité du fourrage. Un fourrage trop riche en fibres peut être difficile à digérer pour les vaches et peut réduire l’efficacité alimentaire.

- Énergie : le pouvoir calorifique du fourrage est crucial pour soutenir les besoins énergétiques des vaches, notamment lors des périodes de forte production laitière (démarrages en lactation par exemple).

- Minéraux et autres éléments : l’analyse peut également fournir des informations sur la teneur en minéraux, tels que le calcium, le phosphore, le magnésium et le sodium, essentiels pour la santé des vaches.

Adapter les rations selon les résultats

Une fois que vous avez les résultats de l’analyse, vous pouvez ajuster les rations de vos vaches en fonction de leurs besoins, adaptée à chaque stade de production (lactation, croissance, tarissement, etc.). Par exemple, si le fourrage a une faible teneur en protéines, vous devrez probablement compléter la ration avec des concentrés ou des légumineuses riches en protéines. Si les fibres sont trop élevées, il peut être nécessaire de proposer un fourrage plus digestible ou de compléter avec des fourrages de meilleure qualité.

De plus, l’analyse permet de planifier les périodes de récolte et de conserver des fourrages à des moments où leur qualité nutritionnelle est optimale.

En complément de l’analyse de fourrage, il est également important de suivre l’évolution de la qualité des prairies et des cultures fourragères. Des pratiques telles que l’optimisation des mélanges de légumineuses et de graminées peuvent aussi contribuer à améliorer la valeur nutritive des fourrages.