Avez-vous déjà entendu parler de Teff grass ou d'Eragrostis teff ? Il s'agit d'une graminée cultivée comme céréale secondaire en Afrique. Elle a la particularité de pousser sous de fortes chaleurs et d'être résistante à la sécheresse. Quelques éleveurs l'ont déjà testée. Alors verdict sur le terrain ?
Le changement climatique est en marche, les pâtures sont grillées, il faut s'adapter ! Pour cela, certains testent de nouvelles plantes comme le Teff grass (ou Eragrostis teff).
Il s'agit d'une graminée, principalement cultivée en Éthiopie pour son grain et désormais dérivée pour son fourrage. Graminée annuelle ou semée en dérobée estivale, elle peut être pâturée ou récoltée. Elle ressemble beaucoup au moha mais avec une valeur alimentaire supérieure et une plus grande tolérance au stress hydrique et aux températures chaudes.
La chambre d'agriculture d'Auvergne-Rhône-Alpes donne les indications suivantes pour la culture :
| Exploitation | Rendement potentiel | Implantation | Valeur fourragère | Date limite de semis | Dose de semis | Coût indicatif (semence) | |
| Teff grass | Fauche ++ Pâturage + | 3 à 5 t MS/ha | 50-60 j | 0,8 UF 65-75 PDI | Mi-juillet | 10 kg/ha | 90 €/ha |
Beaucoup l'ont testée cette année comme en Touraine chez un éleveur ovin suivi par Stéphane qui partage la photo sur Twitter :
Début du pâturage du Teff grass en #Touraine par les brebis après un semis le 28 mai. #FrAgTw @Chambagri37 @herbe_fourrages @INRAE_VDL pic.twitter.com/BuNFhT6mSz
— Stéphane David Conseil (@StephaneD37) July 16, 2020
Même chose en Haute-Loire où le Teff grass est utilisé en mélange avec de l'avoine, de la vesce et des trèfles :
Plus qu'un #couvert, l'équilibre #graminées #légumineuses. Autonome en azote.
— Hugon (@R_Hugon_43) July 9, 2020
Mélange pour produire rapidement du #fourrage. Appétent, il sera #pâturé, #affouragé ou #enrubanné.#Avoine diploïde, #vesce commune, trèfle Alexandrie, #trèfle de perse, #teff grass. pic.twitter.com/zXUOPDSjEp
Sur Facebook, Loïc demandait en mai dernier des avis sur le groupe Autonomie protéique et parmi les quelques répondants, Quentin qui en a déjà fait explique : « Il faut déposer la graine sur la terre puis passer un coup de rouleau ». Jérôme rappelle quant à lui les préconisations de semis comprises entre 8 à 15 kg/ha suivant les types de sol. D'autres avertissent aussi : « Les graines sont minuscules. Au semoir à céréales, il faut le fermer à fond. »
Chez Fred dans l'Allier, c'est la déception. Sur Twitter, l'éleveur explique : « Ici, il a trop peiné au démarrage. Longue période humide et froide puis coup de chaud brutalement, actuellement il grille sur pied. » Preuve à l'appui en photos :
- Le 28/07 :
Semis du 25 mai chez un voisin. Travail de sol, une centaine de mm en juin.
— Fred (@AgroEtCow) July 28, 2020
Photo à l’instant... pic.twitter.com/wPV9TfROGz
- Le 17/08 - l'éleveur resème alors dessus un mélange fermier avoine d'hiver/colza fourrager :
Ha si il a bien levé! Et il est mort desséché deux semaines après!
— Fred (@AgroEtCow) August 17, 2020
Il reste des ronds dans les zones plus humides. pic.twitter.com/E33MYfIdb7
Et en effet, les différents essais mènent à la même conclusion : cette plante nécessite des conditions d'implantations particulières (sol réchauffé à 15°C, terre fine et sol bien rappuyé car graines très petites.

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