La Fnpl a présenté, mardi 14 avril 2015, un livre blanc constituant à la fois la feuille de route pour l'équipe dirigeante réélue à Albi en mars dernier, et regroupant les revendications du syndicat en matière de contractualisation laitière, d'organisation des producteurs et de réforme de la Pac en 2020.
« Nous voulons être à la fois au plus près des préoccupations des éleveurs, et être entendus sur le plan européen, en anticipant la prochaine réforme de la Pac en 2020 », a expliqué Thierry Roquefeuil.
Sur le fond, la Fnpl veut compléter la Pac actuelle, en proposant un système européen d'aides aux éleveurs qui « jouent le jeu d'une limitation de production en cas de crise ». Car c'est bien le risque d'une augmentation plus forte de l'offre de lait que la demande qui inquiète la branche laitière de la Fnsea pour les années à venir.
C'est une Pac plus efficace qu'envisage le syndicat, avec des systèmes assurantiels couvrant les aléas économiques, et non seulement climatiques, sanitaires et environnementaux.
Pour se faire entendre sur le plan européen, la Fnpl veut créer un réseau d'éleveurs ambassadeurs, dont pourraient faire partie des producteurs étrangers installés en France. « Dans les départements de l'Ouest, nous avons identifié au moins une vingtaine d'éleveurs parlant plusieurs langues, explique André Bonnard. Ils ont un autre regard sur les forces et les faiblesses de la filière laitière française. » Ce groupe d'éleveurs ambassadeurs participerait notamment aux salons internationaux pour porter la voix des éleveurs français, notamment à la Semaine verte de Berlin, organisée chaque année en janvier.
Des OP renforcées pour des contrats collectifs
Mais avant de négocier la prochaine Pac, le principal défi de la Fnpl est de parvenir à faire transformer les contrats laitiers individuels en contrat collectif négocié par des organisations de producteurs aux pouvoirs renforcés. « Les premiers contrats entre les éleveurs et leurs laiteries seront renouvelés dans quelques mois. C'est le moment de revoir les choses », insistent les représentants du syndicat.
Ce passage de contrats individuels à un contrat collectif ne sera possible qu'à la condition que les OP, le plus souvent "affiliées" à un collecteur unique, aient un pouvoir de négociation bien plus important qu'aujourd'hui. « Les éleveurs assurent une sécurisation des approvisionnements auprès de leur collecteur. Cette sécurisation a une valeur qui doit être négociée ». Pour le syndicat, les OP doivent donc se "territorialiser" via l'adhésion à une ou plusieurs associations d'organisations de producteurs. Les OP négocieraient pour le compte des éleveurs toutes les conditions du contrat jusqu'au prix. « Nous pourrions nous appuyer sur les actuels contrats-cadre qui ont déjà été négociés par certaines OP. »
En matière de prix justement, la Fnpl veut travailler aussi dans le cadre interprofessionnel pour définir de nouveaux indicateurs de prix, mais aussi des indicateurs de la volatilité, intégrant les prix payés aux producteurs et l'évolution des coûts de production.
« La contractualisation doit être un outil de dynamique laitière plutôt qu'un outil de blocage », martèlent les représentants laitiers. Y compris au sein des coopératives, au sein desquelles la sécurisation des volumes apportés par les éleveurs adhérents via la règle de l'apport total « doit aussi être valorisée », au profit des éleveurs.
Avec ce livre blanc revendicatif en matière de pouvoir et de structuration des OP, la Fnpl anticipe aussi sur les conclusions de l'audit de la contractualisation que le syndicat a demandé au ministre de l'Agriculture. Ce dernier prévoit un point d'étape au 30 juin prochain. Le rapport, lui, ne sera rendu que fin octobre.
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