« Il y a des bonnes nouvelles de temps en temps », s'est réjouit Patrick Bénézit, par ailleurs deuxième vice-président du syndicat agricole majoritaire FNSEA, estimant que les sénateurs ont « enfin eu l'occasion de faire le bon choix, celui de ne pas ratifier un traité qui autorise des denrées alimentaires qui ne respectent pas nos conditions de production ».
En pleine crise agricole, une alliance gauche-droite de circonstance a permis jeudi au Sénat de s'opposer à la ratification du traité Ceta de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada, appliqué provisoirement depuis 2017 à l'échelle européenne, une secousse non négligeable pour l'exécutif.
Les éleveurs bovins français sont opposés de longue date à ce traité, arguant qu'il ouvre la porte à un afflux de viande produite dans des conditions selon eux moins-disantes qu'en Europe. Ils citent notamment le recours aux antibiotiques comme activateurs de croissance, bannis dans l'Union européenne.
Pour M. Bénézit, ce vote témoigne d'une « prise de conscience » que « tous les échanges internationaux doivent être conditionnés à une équivalence de normes » entre pays producteurs.
L'éleveur du Cantal espère maintenant que le gouvernement va notifier à Bruxelles qu'elle ne peut pas ratifier le traité, et que cela entraîne la fin de son application provisoire pour toute l'Europe.
Interveb, l'interprofession française qui défend les intérêt des professionnels de la viande (hors volaille et porc) a aussi salué cette décision, y voyant un « signal fort envoyé en faveur de la protection des standards français et européens ».
Elle « suscite l'optimisme pour les autres accords commerciaux qui seraient dépourvus de clauses miroir », c'est-à-dire des mesures garantissant la réciprocité des normes sanitaires, environnementales ou de bien-être animal imposées aux producteurs européens, ajoute Interbev dans un communiqué.
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