En bloquant 50 % de l’activité, les éleveurs mettent la pression aux industriels

Blocage d'un abattoir par la Fnsea, JA et la Fnb (@Fnsea)
Blocage d'un abattoir par la Fnsea, JA et la Fnb (@Fnsea)

En attendant la table ronde ministérielle prévue mercredi 17 en milieu d’après-midi, les éleveurs de la Fnsea, la Fnb et JA font pression sur les transformateurs en bloquant une quinzaine d’abattoirs. Près de la moitié de l’activité nationale est paralysée depuis dimanche soir. Un blocage qui, pour Coop de France, va coûter cher à la filière.

Depuis dimanche, une quinzaine d’abattoirs sur l’ensemble du territoire sont bloqués par des éleveurs, à l’appel de la Fnsea, la Fnb et Jeunes agriculteurs. « Cette action exprime la détresse et la colère des éleveurs, confrontés à une impasse économique actuellement en raison de prix qui ne couvrent pas les coûts de production », expliquent les syndicats.

Selon le syndicalisme majoritaire, près de 50 % de l’activité nationale d’abattage serait ainsi paralysée depuis deux jours. Pour les éleveurs, il s’agit d’une manière de mettre la pression sur les industriels, à quelques heures de la réunion ministérielle prévue mercredi 17 juin à 16h30.

Un mois plus tôt, le 12 mai dernier, Stéphane Le Foll avait posé un ultimatum d’un mois pour que « l’ensemble des représentants apportent, collectivement, des réponses aux difficultés des éleveurs ». Les représentants des éleveurs de bovins viande avaient alors ciblé les distributeurs. « Il nous manque au moins 60 centimes du kilo », expliquait le président de la Fnb, imputant « la responsabilité de la situation aux distributeurs au regard du dernier rapport de l’Observatoire des prix et des marges ».

« une lourde perte d’exploitation pour la filière »

« La rentabilité des exploitations est en jeu », expliquent les leaders syndicaux. Ils « lancent un appel aux présidents des industriels privés et coopératifs ». Les producteurs exigent un engagement ferme « dans un processus immédiat de revalorisation des prix, assurant la reconstruction de la marge des exploitations avec prise en compte des coûts de production ». Ils réclament également « la mise en œuvre d’un ensemble d’actions-leviers, comme la mise en avant de Viande de France, la reconquête de la restauration hors domicile, ou une action renforcée à l’export ».

Pour Philippe Mangin, le président de Coop de France, les blocages menés par les éleveurs vont « représenter une lourde perte d’exploitation pour la filière ». Le représentant des coopératives « en appelle à la levée des blocages. »

Il souligne par ailleurs plusieurs lacunes au sein de la filière. « Il faut renforcer l’organisation des producteurs. 35 % seulement de la production est organisée en coopérative. Et la contractualisation ne représente que 7 % de la production de jeunes bovins ». Philippe Mangin en appelle aussi à l’instauration d’un dialogue de fond avec les distributeurs, pour sortir de la guerre des prix.

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Maïs fourrage et herbe

Alternatives au maïs ensilage : 4 scénarios passés au crible

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