Le groupe Agrial persiste et signe. Il veut devenir un acteur majeur de la filière laitière. Un grand pas a été franchi l’an passé par la fusion-absorption du groupe ligérien Eurial. Avec 2,5 milliards de litres collectés, la branche lait d’Agrial – qui a pris le nom d’Eurial – est désormais le numéro 3 des collecteurs français. Du chemin reste à faire pour peser sur le secteur laitier français. À commencer par la capacité d’Eurial à dégager des bénéfices. « La branche est à l’équilibre en 2016. Elle devrait être positive en 2017 », assure Arnaud Degoulet, président du groupe multiproduction.
La réorganisation industrielle de la filiale Eurial ultra-frais (ex-Senagral), l’acquisition de la fromagerie Guilloteau (Loire) en 2016 « qui réalise une très bonne année », sa marque phare Soignon, en chèvre, et des excédents laitiers à zéro laissent présager des jours meilleurs. « Nous avions 150 Ml d’excédents ou mal valorisés. Ils sont résorbés par la baisse de collecte de 1 % en 2016, le recalibrage de notre collecte Eurial ultra-frais à 340 Ml (contre 380 Ml) et le passage en Basse-Normandie à une gestion individuelle des volumes. Nous ne vendons plus de lait sur le marché Spot », précise Pascal Le Brun, président d’Eurial. À tel point qu’elle accorde une rallonge de 3 % cette année.
Les meilleurs résultats de la filiale s’accompagneront-ils d’un prix du lait plus élevé ? C’est ce qu’espèrent les 4 040 adhérents. En 2016-2017, la coop est dernière en Basse-Normandie (voir p. 28, 313,71 €/1 000 litres en 42/33 et super A) et avant-dernière en Bretagne-Pays de la Loire (306,14 €). Eurial n’est pas maîtresse de la valorisation pour la moitié de sa collecte. Elle a un contrat de collecte de 1 md de litres avec Savencia et de 230 Ml avec Sodiaal. « Ces volumes sont sécurisés et payés au prix A », rétorque Arnaud Degoulet.
L’avenir d’Eurial passe par l’international
L’enjeu est de continuer à investir dans l’aval pour capter la valeur ajoutée qui se fera surtout, selon Eurial, à l’international. L’Afrique et les États-Unis sont en ligne de mire. Cela peut passer par des acquisitions à l’étranger. L’une d’elles est en cours en Italie avec la reprise du site de Senoble Bonta Viva (50 Ml, dont 35 Ml slovaques). D’autres devraient suivre.
Elle ne s’interdit pas non plus de construire à l’étranger. Elle y réfléchit pour la troisième usine Guilloteau. « L’activité internationale nourrit l’activité hexagonale. C’est ce que nous vivons avec notre marque de légumes en quatrième gamme, Florette. Nous voulons faire la même chose en lait. » Les implantations des autres branches en Afrique (Maroc, Côte-d’Ivoire) et aux USA pourraient lui servir de rampe de lancement. « Nous voulons répondre au souhait de volumes des adhérents, avec une logique de création de valeur. »
Claire Hue
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