La consommation domestique de lait vient de battre un record à 661 livres par personne et par an aux États-Unis. Cette hausse est tirée par le fromage, surtout grâce aux pizzas. Mais le beurre, les yaourts, les glaces, et même le lait liquide y contribuent. Les consommateurs plébiscitent le lait entier, enrichi en protéines ou délactosé. Même les glaces sont désormais enrichies en protéines, selon le média en ligne Dairy Herd Management. Dans tous les rayons, les produits enrichis en protéines fleurissent et bien souvent, elles sont d’origine laitière. Mais cette vigueur des achats est entachée par une ambiance morose qui pèse sur la consommation en restauration.
Dans le même temps, les exportations de produits laitiers atteignent aussi de hauts niveaux, favorisées par un dollar faible par rapport à l’euro. Ainsi selon le Cniel, les exportations états-uniennes de fromage ont bondi de 14 % depuis janvier. Des inquiétudes demeurent cependant sur le commerce avec la Chine qui a cessé d’acheter du soja aux USA depuis juin. Les négociations entre les deux pays sont tendues.
Cette demande dynamique soutient la production, déjà stimulée par les prix élevés de ces dernières années. En septembre, le ministère de l’Agriculture (USDA) constatait une hausse de la collecte de 5 % sur un an. Les producteurs ont retrouvé la confiance en l’avenir. Les revenus se sont améliorés aussi grâce aux prix élevés de la viande. La décapitalisation importante des cheptels de bovins viande a boosté la demande pour des veaux laitiers croisés. Ces animaux se négocient aujourd’hui à plus de 1000 $ pour des nouveau-nés. Un revenu complémentaire très appréciable pour des éleveurs laitiers qui misent largement sur le croisement depuis plusieurs années. Cela permet de compenser la baisse enclenchée du prix du lait.
10 milliards de dollars investis dans les usines
Dans ce contexte, les industriels investissent dans leurs outils de transformation. Pas moins de dix milliards de dollars devraient être injectés dans la transformation laitière entre 2023 et 2026, du jamais-vu. Ce sont ainsi 53 sites industriels qui vont être créés ou agrandis. Les mises en service s’étalent de 2025 à 2028. Le Texas, le Dakota du Sud et le Kansas sont les premiers États concernés mais on observe une nette reprise aussi dans l’État de New York.
Cependant, la disponibilité de la main-d’œuvre reste une limite majeure à ce développement. Les lobbies laitiers travaillent auprès du Congrès pour obtenir des évolutions législatives. Il existe des programmes spécifiques pour faciliter la venue de travailleurs agricoles saisonniers étrangers. Mais ils ne conviennent pas au secteur laitier qui a besoin de travailleurs permanents. La filière reste optimiste quant à la possibilité d’aboutir à une solution durable pour sécuriser la main-d’œuvre.
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