« AVEC L'IDENTIFICATION, JE GAGNE 40 MIN LE JOUR DU CONTRÔLE »

© P.L.C.
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Avec le système d'identification par la bague paturon Reymilk, Anne Le Bras réalise seule le contrôle de ses 80 vaches, sans perte de temps et sans risque d'erreur.

INSTALLÉE IL Y A TROIS ANS, APRÈS DIX ANS PASSÉS AU CONTRÔLE LAITIER des Côtes-d'Armor, Anne Le Bras est une éleveuse indépendante qui veut tout maîtriser sur son exploitation. « J'insémine mes vaches, je fais seule mes déclarations Pac. Et si je suis adhérente au contrôle laitier, aujourd'hui BCEL Ouest, j'ai opté pour le service de pesée par l'éleveur. »

Elle s'est vite aperçue qu'avec 80 vaches, il n'était pas facile de réaliser le contrôle par elle-même. « Il fallait reconnaître toutes les vaches, repérer les échantillons à partir d'un listing sur papier. C'était pénible et il y avait des risques d'erreur. » Certes, son associé, Daniel Commault, pouvait parfois traire avec elle ces jours-là, mais elle voulait un fonctionnement autonome. Elle a cherché une solution simple qui ne perturbe pas la traite. Les compteurs électroniques ne lui semblaient pas adaptés.

« AVEC CE SYSTÈME, LE TRAVAIL EST PLUS RAPIDE ET PLUS SÛR »

Férue d'informatique après avoir longtemps travaillé sur ces outils avant de s'installer, elle a sollicité BCEL Ouest qui lui a proposé de tester le système Reymilk. Il s'agit d'un concept d'identification des animaux. Les vaches sont équipées d'un bracelet au pied qui contient une puce RFID. Le numéro d'identité officiel de l'animal est gravé sur cette puce. Lors du contrôle, une autre puce RFID est intégrée au compteur à lait (Tru-test). Un boîtier MX-400, développé par BCEL Ouest et la société Reyflex, permet d'associer les deux puces en un « bip ». Le numéro de la vache est ainsi gravé sur l'échantillon. Lorsque celui-ci parvient au laboratoire, les résultats sont automatiquement associés au numéro de l'animal.

Auparavant, le jour du contrôle, Anne devait se placer dans l'aire d'attente et noter les numéros des vaches au fur et à mesure qu'elles entraient sur le quai. C'était long et parfois dangereux, car il lui arrivait d'escalader les barres pour bien voir le numéro. Aujourd'hui, une fois que les vaches sont en position, elle lit chaque bague avec le boîtier, puis elle le dirige sur l'échantillon qui est aussitôt gravé. En cas de mauvaise lecture, une alerte sonne. Quand la traite du lot est terminée, elle regarde le niveau de lait sur chaque tube, le boîtier l'identifie et elle saisit le volume sur le boîtier. Les échantillons peuvent alors partir sans papier.

« Désormais, je peux traire seule le jour du contrôle. Je ne prends pas de retard à la traite, alors qu'avant, je devais compter quarante minutes de plus. Et je sais qu'il n'y a pas de risque d'erreur. »

« LES BRACELETS SONT RÉUTILISABLES »

L'idéal est de poser la bague paturon sur l'une des pattes arrière. Le lecteur a une portée de 60 cm. « Au départ, il a fallu poser tous les bracelets et les graver, raconte Anne. Maintenant, il me reste à les mettre lors du premier vêlage. Lorsqu'une vache quitte le troupeau, la bague peut être utilisée sur une autre et gravée de nouveau. »

Anne a commencé le test de ce produit il y a près de deux ans. Depuis, aucune bague n'a été perdue. La lecture se fait facilement, même s'il y a un peu de boue sur le bracelet. Il en est de même si la patte qui porte le bracelet est à l'extérieur. Et le boîtier résiste aux chocs.

À BCEL Ouest, Patrick Gillet, responsable logistique de la collecte de données, précise que cet équipement est intéressant pour tous les grands troupeaux, même lorsqu'ils n'ont pas choisi le contrôle par l'éleveur. Il s'adresse de préférence à ceux qui n'ont pas de compteurs à lait. « Quand il n'existe pas de système d'identification, il faut parfois deux peseurs pour faire le contrôle, notamment si le trayeur ne connaît pas tous les animaux. Cela fait du monde dans la fosse, et la traite est rallongée. » Avec Reymilk, un seul peseur suffit. La traite n'est plus ralentie par le contrôle. C'est appréciable pour ceux, de plus en plus nombreux, qui ont des cadences de traite élevée.

Par rapport à l'identification par la boucle de l'animal, la bague paturon offre l'avantage d'un retour en arrière impossible une fois que la puce a été lue. À l'inverse, lorsque l'identification se fait à l'avant, la vache peut passer la tête, être repérée, puis reculer. Le retour des résultats s'effectue également sans papier. L'Arsoe les renvoie à BCEL Ouest, qui les transmet à l'éleveur. Après une période de test en élevage, le système entre en phase de développement. Des formations sont proposées aux éleveurs qui réalisent eux-mêmes le contrôle. Le coût est de 3 € par bague. À terme, si le système se développe, des économies seront possibles du fait d'un moindre besoin d'agents de pesée.

Par la suite, Anne Le Bras imagine différentes utilisations de cette identification. « On pourrait entrer d'autres informations sur la puce, la date de vêlage par exemple ». Patrick Gillet confirme que le numéro d'identification de la bague peut être lu par de nombreux systèmes.

Si l'utilisation au Dac est peu pratique, compte tenu de la localisation sur la patte arrière, on peut très bien l'envisager pour une porte de tri. Des tests sont en cours.

PASCALE LE CANN

Un boîtier permet de lire le numéro sur la bague et de le graver sur l'échantillon de lait le jour du contrôle.

Les vaches portent une bague paturon sur laquelle est gravé leur numéro d'identification.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

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