« Nous les bottelons sans effort »

Philippe Valentin et son fils François ont réalisé leur compacteur de films plastiques à partir de tubes en acier de récupération et d'une cuve de 1 000 l sur palette.© D.L.
Philippe Valentin et son fils François ont réalisé leur compacteur de films plastiques à partir de tubes en acier de récupération et d'une cuve de 1 000 l sur palette.© D.L. (©)

A vec notre élevage de vaches allaitantes, nous utilisons chaque année 350 à 400 bottes de fourrage enrubanné, explique Philippe Valentin, installé avec son fils François à Aubigny (Calvados). Le stockage des films usagés et la reprise avant leur élimination nous posaient un problème depuis longtemps. C'est pourquoi nous avons réfléchi à une solution simple pour compacter les films en bottes afin de les entreposer et les manipuler sans effort avec le chargeur du tracteur. »Philippe et François utilisent une cuve en plastique de 1 000 l dont ils ont coupé le dessus. Quatre ficelles, qui serviront plus tard à lier la botte, sont placées dans le fond : deux dans un sens, deux dans l'autre. Les extrémités des ficelles remontent sur les côtés et sont attachées à l'armature en acier qui entoure la cuve. Des petits trous ont été percés à la base du container pour passer des morceaux de fils et maintenir les ficelles en place. Chaque jour, Philippe et François déposent les films d'enrubannage dans la cuve. Quand elle est bien pleine, ils tassent le tout grâce à un compacteur qu'ils ont fabriqué. Il est installé au bout des fourches lève-palettes du chargeur frontal.

Ce compacteur, en tubes d'acier soudés, mesure environ 50 cm x 60 cm à la base pour une hauteur de 70 cm. Les encoches pour le passage des fourches ont été réalisées sur le dessus avec du fer plat plié. « Nous l'avons fait ainsi parce que nous avions des fourches sur notre chargeur, précise François. Mais chacun peut fabriquer son propre système adaptable à son matériel, comme une fourche à fumier par exemple. »

« UNE BALLE DE FILMS PÈSE 200 KG »

Les tubes horizontaux à la base du compacteur sont ouverts afin de pouvoir y enfiler six barres horizontales en acier : deux de chaque côté dans le sens de la longueur, et deux traversantes dans le sens de la largeur.

Ces barres permettent d'augmenter la surface d'appui du compacteur et de bien tasser les films plastiques sur la cuve.

En appuyant avec le chargeur, le paquet de films se comprime dans la cuve. Il suffit alors de relier les ficelles par un noeud pour former la botte. C'est là que le système est astucieux. En effet, quand les noeuds sont faits, les ficelles passent sur les barres d'acier qui se trouvent ainsi prises dans la botte. En relevant le chargeur, elle sort sans peine de la cuve. « La balle de films compactés pèse 200 kg. Il est impossible de la manipuler à la main, ajoute Philippe. Une fois sortie, nous pouvons la libérer en retirant les barres en acier. » Grâce à leur forme rectangulaire, ces bottes s'entassent assez facilement. Chaque printemps, elles sont reprises avec la pince du chargeur, posées dans une remorque et conduites au point de collecte Adivalor, dont les services ont validé ce principe de compaction. Cette invention n'a pratiquement rien coûté à ses créateurs, puisqu'ils ont utilisé une cuve et des tubes qu'ils possédaient. Le système a reçu le quatrième prix au Concours d'astuces 2015, organisé par les chambres d'agriculture de Normandie.

DENIS LEHÉ

1. Le dessus de la cuve a été découpé. Avant de déposer du film, quatre ficelles de big-baller sont placées dans le fond, deux dans le sens de la longueur et deux dans la largeur. Les extrémités des ficelles remontent sur les côtés et sont attachées à l'armature de la cuve.

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2. Les ficelles sont également maintenues en place par de petits fils qui passent dans des trous pratiqués à la base de la cuve.

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3. Le compacteur se compose d'un châssis en acier soudé qui se manipule avec les fourches du chargeur. Des barres en acier sont insérées dans la partie basse du compacteur afin de bien appuyer sur toute la surface de la cuve.

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4. Quand la cuve est pleine, le contenu est compressé au maximum grâce au chargeur.

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5. Pour terminer la botte, les quatre ficelles sont attachées entre elles. Les barres en acier se trouvent alors prisonnières de la botte.

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6. Les petits fils à la base de la cuve n'ont plus d'utilité, ils peuvent être coupés.

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7. En relevant le chargeur, la botte de 200 kg sort sans difficulté, grâce aux barres d'acier à la base du compacteur qui sont prises dans les ficelles.

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8. Une fois la balle posée au sol, il suffit de retirer les six barres pour libérer le compacteur.

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9. La botte ainsi formée est presque rectangulaire et les quatre ficelles maintiennent les films en place. Elle pourra être stockée en tas avec les autres. Au moment du chargement et de l'expédition vers le point de collecte, la reprise se fera au chargeur.

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Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
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