« J'UTILISE DE LA PLAQUETTE EN BOIS POUR PAILLER MES ANIMAUX »

Loïc Gaudin stocke les plaquettes de bois déchiqueté à l'abri dans une ancienne stabulation.© D.L.
Loïc Gaudin stocke les plaquettes de bois déchiqueté à l'abri dans une ancienne stabulation.© D.L. (©)

LOÏC GAUDIN UTILISE DU BOIS DÉCHIQUETÉ EN PAILLAGE POUR SON TROUPEAU LAITIER, RÉDUISANT AINSI SES ACHATS DE PAILLE. LES PLAQUETTES PROVIENNENT DES HAIES, TRÈS ABONDANTES SUR SON EXPLOITATION.

DANS LE BOCAGE BOURBONNAIS, LA RESSOURCE EN BOIS ISSU DES HAIES est importante. Loïc Gaudin, producteur de lait bio, est installé avec sa compagne Jacquine Gauchet sur la commune de Venas (Allier). Il utilise des plaquettes de bois déchiqueté depuis plusieurs années pour alimenter sa chaudière. C'est en 2011 qu'il essaie, pour la première fois, d'en épandre comme paillage dans les bâtiments. « La sécheresse avait engendré une pénurie de paille dans toute la région, explique-t-il. Je voulais limiter mes achats à l'extérieur et j'avais cette ressource de plaquettes disponible sur l'exploitation. C'est là que je me suis lancé, sachant que des éleveurs de bovins viande pratiquaient déjà cette technique dans le secteur. »

Sur l'exploitation, les vaches laitières sont sur paille accumulée. L'étable est curée intégralement toutes les deux ou trois semaines. « Généralement, j'étale une couche de 5 à 10 cm de plaquettes sur laquelle j'ajoute de la paille, précise l'éleveur. Ensuite, je rapporte de la paille fraîche tous les jours. La sous-couche de plaquettes constitue un absorbant très performant et la paille en surface reste sèche plus longtemps. »

« C'EST UN ABSORBANT TRÈS PERFORMANT »

Loïc Gaudin utilise aussi des plaquettes en sous-couche pour les veaux en ajoutant davantage de paille afin de conserver la chaleur. Les génisses, quant à elles, sont parquées sur une litière composée uniquement de plaquettes, mais sur une épaisseur d'au moins 20 cm. La litière des génisses reste ainsi en place pendant trois ou quatre mois sans être renouvelée. « Les animaux semblent vraiment apprécier ce support,. Jusqu'à présent, je n'ai repéré aucun problème de type boiterie ou écharde dû aux plaquettes. »

Loïc Gaudin entretient les haies le long des parcelles, principalement en hiver, en faisant appel à la Cuma départementale qui vient sur place avec un grappin coupeur. Il coupe aussi un peu de bois tout au long de l'année selon les opportunités et regroupe les branches en tas à proximité d'un chemin. Le broyage a lieu entre mai et juillet en fonction de la disponibilité du matériel.

« L'ENSEMBLE DU CHANTIER EST MÉCANISÉ »

C'est également la Cuma départementale qui se déplace sur l'exploitation avec le tracteur, la déchiqueteuse et un grappin. « De mon côté, je dois juste prévoir deux tracteurs et deux bennes pour transporter les plaquettes, explique-t-il. Je les stocke en tas, à l'abri dans une ancienne stabulation ouverte sur plusieurs côtés pour une bonne ventilation. Le bois chauffe systématiquement, surtout s'il n'est pas très sec, mais aucun risque de départ de feu. » En effet, l'auto-inflammation ne se produit qu'aux environs de 240°C. Même avec du bois humide, le tas ne s'échauffe pas suffisamment pour atteindre une telle température. La prestation de déchiquetage est facturée 325 € de l'heure. Le dernier chantier a duré sept heures pour une production totale de 350 m3. Une quantité suffisante pour deux saisons, sachant que la consommation de plaquettes en chauffage est de 30 m3 par an environ. L'ensemble du chantier est mécanisé avec très peu d'interventions manuelles. Le produit se manipule facilement. Tout au long de l'année, l'éleveur reprend les plaquettes et les étale avec un chargeur. Selon les besoins, il peut aussi en étaler pour stabiliser des zones fréquentées par les animaux, comme des entrées de champs, ou bien sur du béton pour réduire les risques de glissade. Après avoir curé les étables, le fumier est stocké en extérieur puis composté. Cette opération permet notamment d'éliminer les tanins présents dans certaines essences (voir encadré). « La plaquette est un produit très intéressant en paillage, mais il ne faut pas faire n'importe quoi ensuite avec le fumier, souligne Loïc Gaudin. À long terme, certaines essences de bois peuvent causer une acidification des sols. Je suis donc assez vigilant sur ce point. »

DENIS LEHÉ

Les génisses sont logées sur une couche de plaquettes de bois d'environ 20 cm.

Le chantier doit être optimisé car le tarif horaire de la déchiqueteuse est relativement élevé.

Aperçu des marchés
Vaches, charolaises, U= France 7,05 €/kg net +0,06
Vaches, charolaises, R= France 6,92 €/kg net +0,08
Maïs Rendu Bordeaux Bordeaux 190 €/t =
Colza rendu Rouen Rouen 465 €/t +3

Météo
Thomas Pitrel dans sa prairie de ray-grass

« La prairie multi-espèce a étouffé le ray-grass sauvage »

Herbe
Philippe Bernhard à droite et Hervé Massot président et DG d'Alsace Lait

Alsace Lait a besoin de lait pour ses ambitions régionales

Alsace Lait

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