GRÂCE À UN SYSTÈME DE RÉCUPÉRATION À L'ARRIÈRE DE LA MOISSONNEUSE DE LA CUMA, LES MENUES PAILLES SONT DÉPOSÉES SUR LE DESSUS DE L'ANDAIN DE PAILLE. JEAN DURET RÉCOLTE AINSI UNE TONNE PAR HECTARE DE PAILLE SUPPLÉMENTAIRE.
DANS CE SECTEUR DU BOCAGE VENDÉEN, le nombre d'élevages est important et la paille est un bien précieux. Jean Duret, éleveur laitier à Saint-Sulpice-le-Verdon, se souvient de l'année 2010-2011 : « Les semis de céréales furent compliqués avec de faibles densités de levée. Pour prévenir un déficit en paille, la Cuma La Fraternelle, dont je fais partie, s'est intéressée aux systèmes de récupération de la menue paille. » Des contacts ont été pris avec des constructeurs, les deux moissonneuses de la Cuma ont été équipées en juin 2011 de récupérateurs Thiévin, une société basée à quelques kilomètres de là, en Loire-Atlantique. Il s'agit d'un caisson placé en sortie de grille, à la place de l'éparpilleur. Les menues pailles tombent dans le fond et sont reprises par une vis puis une soufflerie qui les redépose via un tuyau en PVC, sur le dessus de l'andain de paille. « Nous avons réalisé des pesages qui montrent que le gain est d'environ une tonne par hectare », précise Vincent Douillard, président de la Cuma La Fraternelle.
« UN PRIX DE REVIENT DE 6 EUROS LA TONNE »
« Comparé au rendement moyen de paille qui est de 4 à 5 t/ha, ce surplus est loin d'être négligeable, explique-t-il. La prestation de moisson est facturée à 75 € ha, dont 6 € pour l'amortissement de ce système. Ce qui fait donc pour l'agriculteur un prix de revient de 6 €/t de paille supplémentaire. Par rapport au prix moyen d'achat de 40 € la tonne, voire 100 €/t les années difficiles comme en 2011, cela reste très intéressant. » Le récupérateur a connu quelques problèmes techniques au départ que le constructeur a résolus. Désormais, le matériel fonctionne sans encombre. L'entretien est simple, même si l'accès aux grilles est restreint. Il ne modifie pas non plus les performances de la moissonneuse. Si l'agriculteur ne souhaite pas récupérer de menues pailles, le chauffeur installe une buse en sortie de la soufflerie pour les éparpiller sur le champ.
« Auparavant, je n'aimais pas que mes parcelles soient moissonnées en pleine journée, car avec la chaleur, la paille se brise plus facilement et cela peut engendrer des pertes non négligeables, commente Jean Duret. Avec le récupérateur, c'est différent, car tous les petits morceaux sont posés sur l'andain et les pertes sont minimes. En revanche, je dois m'organiser pour presser avant la pluie. Car si l'andain est mouillé, il faut le retourner pour le faire sécher. Dans ce cas, toutes les menues pailles se retrouvent en dessous et sont définitivement perdues. » Le pressage peut s'effectuer en bottes rondes, avec du filet ou des ficelles, et en bottes carrées, sans modification des réglages. Les bottes sont un peu plus lourdes, car l'incorporation de la menue paille augmente la densité. Une fois stockées, elles se conservent de la même manière.
« DE NOMBREUSES VOIES VERS D'AUTRES FORMES DE VALORISATION »
Quand il déroule une balle ronde pour les broutards, Jean Duret a constaté que les animaux recherchent souvent le cordon de menues pailles pour le manger, car c'est un produit appétant. « L'incorporation dans l'andain est une solution intéressante pour les éleveurs laitiers, souligne Florian Frémont animateur à la FRCuma de Normandie. Mais il est également possible de récolter les menues pailles à part, sans les mélanger à la paille. Cela ouvre la voie vers d'autres formes de valorisation : en litière pour les logettes, en alimentation des vaches laitières, en aviculture ou encore en incorporation directe dans le méthaniseur. » Du matériel spécifique est disponible depuis quelques années (voir encadré ci-contre) et les agriculteurs sont de plus en plus nombreux à s'intéresser à ce sujet car les menues pailles représentent un gisement de matière encore peu exploitée.
DENIS LEHÉ
Vincent Douillard, président de la Cuma La Fraternelle, et Jean Duret, éleveur laitier, ont équipé les deux moissonneuses de la Cuma, en juin 2011, de récupérateurs Thiévin.
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